Nos rythmes de vie et l’accélération vertigineuse des modes d’interaction ne nous aident pas à renouer avec nos cordes de résonance. Établir et entretenir une résonance avec autrui, mais aussi avec les objets, l’espace, le travail, demande du temps. Hartmut Rosa, Remède à l’accélération, 2021

Mettant en regard les caractéristiques propres à l’exposition et celles du spectacle, le metteur en scène Romain Jarry cherche à inventer une situation intermédiaire. Créer du jeu entre ces deux contextes lui permet de révéler des impensés, de modifier les conditions de présentation et de réception des œuvres, pour nous offrir la perspective de nouvelles possibilités de lectures.

Dans une salle obscurcie, l’écriture de la lumière révèle à nos regards une œuvre pour un temps donné, parfois plusieurs simultanément, les faisant résonner d’un accord secret. Un scénario climatique se déploie dans l’espace, nous suggérant de multiples associations et interprétations, sans imposer de narration univoque. La durée de l’exposition s’en trouve par là-même définie et augmentée, elle constitue alors une invitation à se déprendre de la société de l’accélération à laquelle nous sommes aliénés au profit d’un temps long favorisant l’émergence de résonances multiples.

Romain Jarry nous propose de prendre place dans un lieu hybride entre salle de musée, de spectacle et de cinéma. Envisagé comme une chambre d’échos, ce lieu est un refuge, propice au lâcher-prise, favorable à la réceptivité, invitation à rêver et à fermer les yeux pour mieux voir.

Avec des œuvres de : Ismaïl Bahri, Céleste Boursier-Mougenot, Catherine Contour, Abdessamad El Montassir et Matthieu Guillin, Anne-Charlotte Finel et Voiski, Graham Gussin, Alexander Gutke, Ann Veronica Janssens, Marion Mallet, Robert Morris, Benny Nemer, Giuseppe Penone, Ben Russell, Ulla Von Brandenburg, Apichatpong Weerasethakul.