« De quoi peut être fait un désir mêlé de crainte, un désir foudroyé ? Nous aimons, adultes, nous repaître des tourments de nos jeunes années. Et nous nous sentons prêts, dès la première incartade dans le temps, à revivre ces batailles et les échecs qui se découpent dans un ciel illuminé. Sur nos langues, à l’approche de la fête, le piège du diablese referme. Nous le savons tous, nous l’attendons, notre existence se trouve ainsi pourchassée, sujette à des tentations, de brutales envies, des frayeurs délicieuses. Le piège du diableest dévolu à l’enfance. Il s’est construit sans doute à notre insu, entre le vivant et l’inanimé. Des hordes s’agitent dans les brouillards, une ombre cherche un passage, un décor surgit. Les propositions que Claire Dantzer égrène depuis quelques années ressemblent à ces commencements. Le merveilleux s’y déploie, mais sous le voile, sombre, pousse un refus. Si l’on franchit la porte, familièrement, l’espace dans lequel on se trouve littéralement projeté peut se révéler lugubre. L’anéantissement n’est jamais loin. » - Pierre Gicquel, poète et critique d’art