L’installation Présomptions utilise quatre enceintes hyper directionnelles à ultrasons placées de manière à projeter un à quatre faisceaux sonores dans l’espace du spectateur.
Le spectateur sera donc interpellé, surpris par l’apparition d’un faisceau de son qu’il tentera de localiser ; il découvrira par-là de nouvelles formes dynamiques invisibles qui jalonnent son parcours.
La nature du son proposé sera une ou plusieurs pièces, composées pour l’occasion à partir d’un corpus personnel d’enregistrements de nature, de sons de végétaux, et de paroles, qui pourront éventuellement être recueillis durant la période de résidence.
L’utilisation de quatre enceintes permettra de diffuser la création à des hauteurs différentes et donc d’atteindre des personnes de tailles différentes à plusieurs endroits de l’espace. Selon l’effet désiré, deux pièces sonores pourront être réalisées et diffusées simultanément.
La finalité de l’installation est ici d’ajouter une dimension, un espace sonore pré-existant, à l’espace de l’exposition afin d’amener le spectateur à se placer, à réfléchir par rapport à celui-ci.
Par ailleurs, je cherche à interroger la question politique que pose cette adresse, cette irruption sonore dans l’intimité des spectateurs, car cette technologie qui peut être utilisée à bon escient (dans différents dispositifs muséaux, dans des lieux publics tels que des gares ou des aéroports), peut l’être également par de grandes entreprises pour diffuser dans l’espace public des messages à caractère publicitaire.
C’est une manière de se rappeler que le son directionnel a d’abord été pensé comme arme sonore durant la deuxième guerre mondiale et que le terme fascisme vient à l’origine du mot faisceau.
Thomas Ferrando, juin 2018
Après la résidence :
Cette résidence au Bel Ordinaire a été une très bonne occasion pour moi de sortir de ma zone de confort en proposant une installation basée sur un matériel que je n’avais jamais utilisé auparavant. Cela m’a permis de matérialiser quelques idées qui trottaient dans ma tête depuis quelques temps et de tisser des liens nouveaux entre mes différentes pratiques.
J’ai été très heureux de constater que cette installation sonore qui est assez immatérielle peut poser question et éveiller la curiosité du public.