Une histoire de fleur ?
Au Bel Ordinaire, j’ai envie de mener un travail pour la création d’une édition expérimentale, imprimée en partie en sérigraphie, qui mêle typographie et illustrations sur la notion de la pensée visuelle et des écosystèmes. J’aspire à créer des formes graphiques pour illustrer une fiction évoquant les processus biologiques de végétaux. Les formes du vivant sont le résultat de millénaires de coexistence et d’adaptation simultanée. Ces formes et couleurs sont des outils de communication. Par exemple, celles présentes autour du pistil de certaines fleurs jouent le même rôle que les phares en plein mer : elles indiquent une piste d’atterrissage pour les insectes pollinisateurs dans leurs courses effrénées. Le but est de réfléchir à l’agencement visuel d’un récit, à une constellation narrative et de questionner le support éditorial comme un espace de flux de pensée qui peut apporter un outil de compréhension de l’intrigue.
Comment une fleur agencerait elle une histoire ? Comment une mise en page évolue en fonction du texte qu’elle comporte ?
Ce processus d’imitation de la nature permet de réfléchir à de potentielles ressemblances poétiques entre une logique narrative humaine et la logique d’évolution non humaine. Pour cela, j’ai donc écrit une histoire avec un point de vue omniscient, basée sur le fonctionnement biologique d’une plante et j'aimerais créer une mise en page qui reflète ce fonctionnement. Lorsqu’il pleut, comment le récit pourrait en être modifié ? S’il fait chaud, comment la mise en page peut évoluer ?
La première préoccupation est esthétique, car il s’agit de représenter l’intelligence des plantes et de chercher des formes nouvelles qui donneraient lieu à des systèmes graphiques. La seconde est liée à la technique d’impression de la sérigraphie, qui par sa nature matricielle, met en jeu les correspondances, les réseaux.
À l’issue de la résidence, je proposerai plusieurs exemplaires de l'édition qui donnera à voir l’ensemble de cette recherche menée au BO.