À la croisée des arts visuels et du spectacle vivant, mon travail explore des thématiques universelles, l’identité, la mémoire, l’enfance ou la mort, à travers des installations immersives et des performances. J’y fais naître des personnages hybrides, oscillant entre humain et animal. Le masque, le costume, la scénographie et la matière sonore sont au cœur de ma pratique, ils me permettent de brouiller les frontières entre réalité et imaginaire, entre corps et décor.
Ce séjour de recherche au Bel Ordinaire s’inscrit dans la continuité d’un processus déjà engagé autour de Caldeira, un projet de vidéo et d’installation soutenu par l’aide à la création d’œuvre d’art de la Région Occitanie. Caldeira explore la maladie d’Alzheimer à travers les souvenirs que j’ai partagés avec ma grand-mère lors des premières années de la propagation de la maladie. Dans le film, ces fragments de mémoire sont rejoués, décortiqués et transformés dans un univers à la fois onirique et cauchemardesque, où les personnages incarnent métaphoriquement différents traits de la pathologie.
Lors d’un premier temps de résidence au Bel Ordinaire, en février dernier, j’avais amorcé la réflexion sur le scénario et posé les bases d’une esthétique visuelle en construisant certains éléments du décor. Une première partie du tournage (les scènes extérieures) aura lieu début septembre, puis une seconde (les scènes intérieures) en novembre. Cette nouvelle étape de résidence, située entre ces deux moments, me permettra d’approfondir et de matérialiser certains aspects essentiels à la dramaturgie et à l’univers plastique du film.
Je souhaite notamment réaliser un décor particulier : un tableau textile ou peint, représentant une scène filmée en septembre et qui apparaîtra dès l’ouverture du film, comme une mise en abyme. Parallèlement, je poursuivrai la conception des costumes, dont ceux des trois pompiers-vautours.
Ce séjour sera également l’occasion d’une collecte sonore, en particulier autour de l’Ossau, montagne emblématique du Béarn, où j’irai enregistrer les cris des vautours – si j’ai la chance d’en apercevoir – ainsi que d’autres sons liés à la végétation et au paysage. Ces collectes nourriront la bande sonore du film, qui mêle textures électroniques noises et bruitages organiques, et viendront accentuer le glissement du récit entre réalité et hallucination.
Voir son premier séjour de recherche janvier 2025