Les coiffes, un peu comme le fromage, sont des marqueurs évidents de l’identité pour de nombreuses régions ou cultures. Reprenant l’idée du couvre-chef d'un territoire, j’imagine une collection de coiffes éclairées destinées à être arborées dans l'environnement paysagé. Les mises en scène de personnages irradiés de couleur dans le paysage garderont trace dans une série de photographies. Le projet des coiffes lumineuses est né de l’observation de l’environnement nocturne urbain.
Les formes géométriques sont de simples transpositions des enseignes lumineuses qui illuminent les rues de nos cités. On retrouve des formes comme le triangle, le rectangle, le carré, le cône. L’art et plus particulièrement le minimalisme ou encore le constructivisme, ont longtemps été des sources d’inspiration du marketing publicitaire pour le packaging des enseignes de rue. Le tour de passe-passe est alors d'inverser cette tendance en me réappropriant ces objets vidés de substance artistique pour qu'ils reprennent place dans le champ de l’art. Dans la filiation de Dada, ce travail joue des codes de l’histoire de l’art et cherche un renversement par l’absurde.
Par son aura lumineuse, chaque coiffe délimitera un espace insulaire autour du porteur perdu dans les grandes étendues. Afin que les images offrent une ambiance singulière, les prises de vue seront réalisées à l'aube. Le théâtre des opérations photographiques sera délimité dans une sorte de « triangle des Bermudes » tracé entre Pau (Sud), Thouars (Nord) et Viersat (Est, ma base en Creuse) avec le concours du photographe Pierre-Alexandre Lavielle. Ces lieux sont situés aux antipodes de l'immense Nouvelle-Aquitaine.
Dans un premier temps, je façonnerai les objets/coiffes durant la résidence au Bel Ordinaire. Ce projet reçoit le soutien de ASTRE Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de Projet : Coopération, création et territoires (Collaboration avec l'espace d'art contemporain Le Bel Ordinaire à Pau et CAC la Chapelle Jeanne d'Arc à Thouars).