13 décembre au soir, arrivé au bel Ordinaire pour cette 2eme semaine de résidence/repérage en vue de la production de pièces pour Nuits blanches et jours laiteux.
Il s’agit maintenant pour moi d’affiner ma proposition, de consacrer le temps de ces quelques jours à projeter le format de cette future exposition, l’occupation de l’espace de la galerie et surtout la budgétisation des éléments qui vont la constituer.
J’avance donc mes recherches autour de la dièdre, élément d’une géométrique acérée qui compose les chambres sourdes (anéchoïques), et qui désigne également deux pans de massif se rejoignant en montagne, ou une fissure formant une voie d’escalade.
M’appuyant sur la fiche technique et le plan d’une dièdre acoustique issus d’une boite en insonorisation industrielle, je m’attelle à imaginer, redessiner, répéter 200 à 400 de cet élément dans l’espace, me rapprochant formellement d’une esthétique brutaliste.
Certaines seront réalisées en bois, j’imagine aussi du béton mais je viendrai marquer leur fragilité et la fluctuation de ces répétitions par des modules réalisés en céramique et porcelaine.
L’idée étant d’occuper l’espace par une grande répétition de cette forme, la faire évoluer, la transformer, tout en recréant un relief qui accompagne une topographie de paysages mentaux construit sur la logique des blocks d’escalade.
Les images des cimes d’arbres m’accompagnent, la lumière rasante, les bruits blancs…
Tout ceci s’esquisse pour l’instant à l’échelle d’une maquette.
Je cherche à modifier la perception de l’espace d’exposition, en troubler son équilibre, perturber ses repères tout en cherchant les miens…
Je le perçois comme le témoignage d’une angoisse quotidienne à travers ce paysage intérieur qui se lit comme un récit, un poème, à la lumière de l’aube.