Alerte SNCF, votre train 15151 du 16/11 est supprimé suite à la diminution de la fréquence de nos trains….
16 novembre au matin, je charge la Toyota, départ pour Pau, sur la route les camions se suivent, les voitures se font rares. 16 novembre, fin de journée : visite du site, de l’atelier, de la petite galerie vierge, une page blanche pour la semaine. En face, l’exposition se tait, le confinement l’aura muselée. Je décide d’occuper l’espace de blanc, de beaucoup de blanc… je cherche à comprendre cette envie d’aseptiser le paysage. Les dièdres acoustiques et le blanc, voilà mon point de départ. Je ne vais pourtant pas recréer une chambre sourde ; j’ai envie de parler, parler du relief, des vagues, des montagnes, des oiseaux… Tout se mélange et tout prend sens face à l’inquiétude ambiante, comme si une paroi invisible brouillait le lien à la réalité, je veux parler de cette nature distanciée, devenue plastique, seule son âme résiste. Vision dystopique ? peut-être. Romantique, certainement.
Entre chien et loup, ancrage et vertige, la poésie du malaise, il est peut-être là le sujet. 7 h du mat, j’ai des frissons… En direction du Pic du midi d’Ossau, je me charge d’images, je prends possession du territoire. Le projet se dessine mentalement. L’accumulation de ces répétitions de dièdres sur plusieurs échelles viennent occuper l’espace de la galerie, entre ordre et chaos, entre blanc de marbre pyrénéen et porcelaine. Les cimes des arbres embrumés recouvrent les murs d’une partie de l’espace, les dos bleus embrassent les sérigraphies. Et dans l’artifice, le son des ruisseaux et des oiseaux se projette en douche sur les modules, sous la lumière rasante et l’odeur de l’humus…