J’ai demandé une résidence de création au Bel Ordinaire pour élaborer, avec l’aide technique des régisseurs techniques, des supports pour ma prochaine installation, Le plan rouge, qui sera présentée en juin 2024, à Maignaut-Tauzia, dans le Gers.
Le plan rouge prendra la forme d'une forêt de nuages suspendus à des tiges de bambous qui se balancent au gré du vent, avec des plantations de maïs rouge d’Astarac au sol. Cette installation en extérieur sera en place 3 mois et sera accompagnée du son de la pluie.
Cette installation est la seconde œuvre que je réalise sur la problématique de l’eau. La première (Requiem, septembre 2022) traitait essentiellement de la préciosité de cet élément vital et de notre rapport inconsidéré à l’eau.
Cette seconde pièce traitera du problème de la sécheresse de plus en plus présent et de la possibilité d’adapter les pratiques agricoles à un territoire. Je vais mettre ici en lumière un maïs : le maïs rouge d’Astarac, qui a été introduit dans le Gers par les migrants italiens venus travailler dans les fermes de la région (les migrations actuelles de populations sont aussi liées aux problèmes de sécheresse…). Ce maïs a la particularité d’être sobre dans sa consommation en eau à contrario du maïs jaune traditionnel qui demande une irrigation intensive. Par sa rusticité il ne nécessite aucun intrant, et il est plus riche en protéines, bref c'est un maïs idéalement adapté au territoire.
J’aimerais, par le prisme de la poésie, que l’on puisse mener une réflexion sur l’utilisation des ressources épuisables et mettre en évidence la richesse de l’échange culturel.