L’horloge, le cadran solaire, la montre, le sablier sont des exemples de mesures courants. Dans Le Système des Objets, Jean Baudrillard souligne d’ailleurs ô combien l’horloge est un cœur mécanique qui nous rassure sur notre propre cœur. Mais que nous arrive-t-il lorsque le temps est « en pause » comme en mars 2020 ? Et qu’advient-il du temps ? Est-ce qu’il existe toujours, ou bien est-il hors du temps ? Est-ce que le temps continue d’exister dans le souvenir que nous avons de lui ? Ou bien est-ce que le temps n’existe qu’à travers la séquence, l’enchaînement, l’expérience, la performance que nous avons de lui ?
Le temps devient encore plus complexe lorsque différentes personnes tentent d’en estimer sa vitesse et sa quantité. Combien de temps s’écoule en ce moment, s’est écoulé depuis ce matin ? Si le temps peut être mesuré à travers différentes échelles, de la milliseconde à plusieurs millénaires en passant par le temps atomique international, nos expériences et nos sentiments font de lui un matériau malléable. Comment notre relation au temps s’est-elle modulée avec des mesures de confinement à l’échelle mondiale ? Comment mesurer ces intervalles de temps quand deux personnes avec des fuseaux horaires différents se synchronisent ? Comment le temps s’est coupé, manipulé, tordu, distordu, diffracté, rompu ? Où réside la magie du temps qui semble cacher des essences de temps plurielles ?
L’atelier au Bel Ordinaire sera un laboratoire, un lieu d’expériences et d’expérimentations (autour) du temps. Un espace et un moment pour explorer, imaginer et questionner, performer, (dés) apprendre et (dé) construire les différentes représentations du temps qui nous entourent, nous échappent et qui nous lient. L’occasion de créer des hypothèses et spéculations temporelles entre séries graphiques, fragments textuels et sculptures mécaniques.