L’étude du territoire et de ce qui le compose pourrait être la ligne directrice de ma pratique artistique. Elle se concentre principalement sur les paysages et les architectures que je peux rencontrer au gré de mes balades solitaires. L’homme n’est jamais très loin, il se présente souvent dans mes photographies de manière indirecte à travers la trace qu’il laisse derrière lui. Cette recherche photographique, plastique, mais aussi historique, tend à mettre en évidence certaines spécificités d’un territoire délimité. Ces dernières années, mon processus de travail s’est affirmé et s’est naturellement dirigé vers une démarche scientifique dans le traitement des informations que je peux accumuler. De manière très méthodique, je prélève, je note, je recense, je classe et je collectionne des éléments comme des indices pouvant me servir dans mon enquête sur le territoire.

Les paysages que je traverse ont une caractéristique commune ; ils sont abandonnés à un certain moment de l’année ou ils ont été désertés. Ainsi, j’arpente les zones industrielles le week-end, les stations de ski au début de l’automne, les stations balnéaires en basse saison, les paysages agricoles en hiver. L’aménagement du territoire, la préservation du patrimoine et les questions environnementales sont au cœur de ma pratique. J’ai pour volonté d’aborder ces notions chargées de sens avec subtilité et poésie en y apportant un aspect fictionnel par la mise en place d’un récit.

Ce deuxième temps de résidence me permettra de poursuivre ma recherche sur le silo à grains entamée en octobre dernier au Bel Ordinaire. Pendant ces 15 jours, je vais continuer le recensement photographique, les impressions sérigraphiques, les expérimentations chimiques et je vais débuter une recherche musicale sur les sonorités du silo via la prise de son in situ et la composition sur machine hardware.

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