Si certains savoirs s’incorporent en nous, c’est à se demander ce que l’on transporte. Chemin faisant, qu’est-ce qu’il reste ? Dans la tête, dans les bras, dans l’ossature du corps ou dans le bois ? Dans nos mains déjà : des échardes, de la corne et une petite poignée de clous.
Entre trouvailles et rencontres, Clara Denidet a passé ces dernières années à circuler et apprendre en faisant. Apprendre des choses qui ne s’apprennent pas dans les livres, des choses qui s’échangent et se troquent, qui se fabriquent à plusieurs. À l’abri de ces voies parallèles, des oreilles s’ouvrent, des mains se saisissent, les langues se délient. On ne trouve pas toujours ce qu’on est venu chercher mais quelque chose se transmet.
Autour des pratiques de la vannerie, Clara Denidet a parcouru ce que Charles Galtier appelle les lisières de terres ambigües¹, des espaces de cultures moites où l’osier pousse, où l’on ne sait plus si les corps, souples et solides à la fois, sont des paniers ou l’inverse. Elle a aussi glané des bois durs chargés de mémoires d’ici et là, de fermes et de granges, pour construire à plusieurs un souvenir de lavoir, qui peut être un lieu où se tenir, se parler et faire en commun. Si on cherche des liens d’un bout à l’autre, les savoirs font comme l’eau, ils circulent. Ils finissent par trouver des chemins de traverses et de précieux coups de mains.
¹Les vanniers de Vallabrègues, Charles Galtier, 1980
Exposition ouverte du mercredi au samedi de 15h à 19h.
Cette exposition est issue d’une recherche soutenue par le réseau Arts en résidence, le Fonds de Dotation de la Petite Escalère, accueillie par la Maison Salvan (Labège), Voyons Voir Art Contemporain (Aix-Marseille), le Bel Ordinaire, (2023-2024) et en collaboration avec les élèves du Lycée professionnel de l’Habitat et de l’Industrie (Gelos).