Marie Bruneau et Bertrand Genier sont, entre autres, graphistes, amateurs d’art, de livres et de marche en montagne. Depuis longtemps, si ce n’est toujours, ils arpentent les Pyrénées, de long en large, si bien qu’il leur est venu l’idée de le faire en zigzaguant, en suivant les traces d’artistes qui y ont inscrit ou initié, à différentes époques, certains de leurs travaux. Qu’ils soient peintres, dessinateurs, photographes, cartographes, auteurs, plasticiens, géologues ou voyageurs ; qu’ils soient intervenus de manière éphémère ou pérenne dans le paysage, tous ces artistes se sont consacrés à la représentation des montagnes ou à faire œuvre utile en apportant une contribution déterminante pour la connaissance et l’image des Pyrénées. Et c’est en cela qu’ils intéressent Marie et Bertrand, parce qu’ils participent à alimenter les échanges qui arrivent dès lors qu’ils se posent des questions comme : Comment regardons-nous les montagnes, aujourd’hui ? Qu’est-ce qui nous trouble, nous émeut, nous étonne ? Où voyons-nous la beauté ? Que sélectionne notre regard et qu’évite-t-il ? Quelle est cette montagne idéale que nous portons en nous ?

Ici commence le chemin des montagnes est un projet qui, avec logique, s’étire dans le temps, sur les territoires et varie de formes : un livre à paraître aux éditions Cairn, deux expositions au printemps à Pau (Musée des Beaux-Arts et Cité des Pyrénées), deux expositions à l’automne à Bordeaux (Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA) et à Lourdes (Musée Pyrénéen) et trois conférences au Musée Larrey à Beaudéan (16/11, 18/01, 01/02, à 15h).

Autant d’occasions d’interroger, en même temps, la montagne et l’art. Ou plutôt la montagne par l’art, et réciproquement…

Le programme d’expositions s’ouvre par la présentation d’une œuvre de Richard Long : River and Mountain Circle [cercle de rivière et de montagne], 1991, appartenant au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA.
Installée au sol de la salle d’exposition, cette sculpture se présente sous la forme d’un cercle de quatre mètres de diamètre composé de pierres de marbre blanc provenant de la Vallée Maggia (canton suisse du Tessin).

• - -

La Maison de la Montagne, Cité des Pyrénées, Pau
vous propose des visites commentées à 18h
les mercredis 3, 10, 17 et 24 juin.

Réservation obligatoire au 05 59 30 18 94.

• - -

Samedi 25/04

Juste pour le plaisir, voilà quelques sentences (plus ou moins senties) récoltées dans la littérature pyrénéenne à propos du campement… Nous en avons fait un petit fagot, et emballé le tout, à consulter en document ci-contre.

Désir de montagne. Ouvrir des boîtes, regarder des photos, feuilleter des carnets, déplier des cartes, collectionner des mots… et rêver une exposition, comme part en voyage.

Premier constat : le campement montagnard n’est jamais un sujet en soi : aucun texte “sérieux”, quasiment aucune peinture ; tout au plus quelques phrases, quelques clichés pris à la va-vite, quelques notations à la marge de tant de récits dont l’objet principal est la course, l’ascension, le voyage ou la traversée. Pourtant, à y regarder de plus près, ces indices représentent une matière passionnante. Car les micro-récits glanés dans le clair obscur des observations secondaires révèlent des préoccupations fondamentales et activent des gestes essentiels : trouver de l’eau, s’abriter de l’orage ou du vent, préparer le repas, se protéger du froid, attendre… Sauvages, rudes, inconfortables, épiques, mouvementés, humides, ou au contraire accueillants – parfois même délicieux –, les campements révèlent, de façon singulière et intime, l’expérience de la montagne.

L’ouverture de l’exposition “Campements” au Musée pyrénéen - Château-Fort de Lourdes est prévue pour la deuxième quinzaine de juillet.