De la « dent creuse urbaine » - vestige architectural délaissé et fracassé situé entre deux autres éléments encore debout – le collectif Bon’Art a choisi d’étendre sa réflexion à la notion de « friche », pouvant définir tout territoire abandonné dans l’espace public. Les artistes se sont interrogés sur ces « champs du néant » et, à travers plusieurs initiatives artistiques, ont essayé de leur insuffler une raison d’être nouvelle. Comment un si petit bout de terrain vide peut-il générer en nous des sentiments aussi négatifs que le dégoût, la peur, voire l’ignorance ? Comment amener le passant à se réintéresser à ce morceau de son environnement ?

Cinq membres du collectif se sont penchés sur cette question et livrent leur vision de ces lendemains possibles à travers une exposition alliant différentes formes d’expressions artistiques : la création plastique, la photographie, ou encore le dessin. L’exposition débutera par la confrontation à Al-kïmiyā, monstre de métal métaphorique engendré par l’abandon de l’Homme. Après avoir traversé la chaufferie transformée en bric à brac, le spectateur sera ensuite amené à s’étonner devant la poésie d’une simple boîte aux lettres invitant à un petit don de soi, à s’interroger sur le temps qui s’écoule inexorablement en laissant des traces de son passage et enfin à aimer de nouveau ces espaces par leur investissement comme « aire de décompression » ou d’échanges.


Exposition ouverte du mercredi au samedi de 15h à 19h, sauf les jours fériés