La première étape de mon travail passe par les dessins de petits formats carrés. Ils sont composés de techniques et de matériaux hétéroclites, tels que des pastels à l’huile, des encres, des crayons en bois ainsi que du papier, du bois, de la feutrine découpée, de la bâche, de la mousse, etc.

À partir de là, je retranscris en grand format quelques éléments sélectionnés.

Lorsque mon travail est déployé en volume, il réinterroge la composition visuelle et l’occupation de l’espace. Je souhaite rendre mon travail amovible. Quelques formes simples sont constituées de matériaux légers, comme du tissu rembourré et de la mousse, ou plus dense tel que le bois et le métal. Elles peuvent être déplacées par un système de rails, de câbles ou de roues discrètes, suivant ce qui peut être techniquement envisageable. Ces formes s’entrecroisent, dialoguent entre elles et avec le lieu dans lequel elles se trouvent. A l’aide de papier peint ou de tissu, le mur et le sol peuvent être colorés et il peut y avoir un motif.

Rendre mon travail mouvant est une prise de risque et une suite logique à mes précédents travaux ; j’espère pouvoir le réaliser avec enthousiasme.

Après ma résidence, février 2021 :

Cette résidence de recherche fut une réelle amorce pour ce projet.

La première étape consistait à mettre en forme trois cônes noirs pour les suspendre. Ils devaient donc être les plus légers possible sans pour autant se déformer lors de leur manipulation. J’ai pu récupérer dans les stocks du BO du polystyrène et le sculpter avant de l’envelopper dans de la feutrine noire. Des crochets fixés à leur base permettent de les suspendre à un filin métallique.

J’ai également pu réaliser une panoplie d’autres éléments sculpturaux : deux cercles notamment, le premier avec une tige acier cintrée peinte en bleu et surmontée d’un crochet, le deuxième est constitué d’un cerceau autour duquel est cousu du tissu, lui aussi surmonté d’un crochet ; des traits bleus sont composés de housses en tissu rembourrées dans lesquelles est inséré du fil de fer, les rendant déformables à souhait ; enfin une toile carrée peinte à l’aide de teinture naturelle et suspendue par une tringle métallique. Cet ensemble a été testé par les autres résidentes et les techniciens dans un espace d’exposition.

J’ai pu découvrir des solutions techniques aux contraintes que le projet m’impose et j’ai eu la possibilité de les mettre à l’épreuve d’un public. Mon projet a complètement ouvert son potentiel lors de cette résidence.