Partout en France, on s’exprime de différentes manières : avec des mots, avec des gestes, avec son corps. Chacun.e a sa propre façon de parler, baragouiner, écrire, raturer, crier, chuchoter, se déplacer, bouger, danser. Chacun·e emploie un mot ou un autre, préfère coccinelle à mimosa, invente ses propres néologismes, parle avec ses mains, ponctue ses phrases de soupirs.
Le Bureau des Affaires Lexicales, dit le B.A.L., est une administration qui porte une attention aiguë aux choses lexicales. Il organise notamment les élections du [mot du jour] et veille à ce qu’aucun mot ne soit malmené, même le plus ordinaire. Il a vu le jour lors de l’exposition Les champs sémantiques que j’ai présentée au Bel Ordinaire, en 2021.
J’entame aujourd’hui une nouvelle phase de recherche afin de développer une unité mobile pour déployer les outils du B.A.L. hors d’un contexte d’exposition. Je serai accompagnée par le performeur Joseph Bourillon (Collectif bim). Après une première résidence en 2021 avec le Collectif bim dans Les champs sémantiques, nous avons envie de réunir nos appétences communes pour le jeu et mélanger nos pratiques. La figure du colporteur, ces marchands ambulants véhiculant babioles et almanachs de village en village, et l’habit d’imprimeur en lettres de Nicolas IV de Larmessin nous accompagnent sur ce chemin.
À l’été 2024, nous installerons les quartiers généraux du B.A.L. à Saint-Claude, en résidence à la Fraternelle. Des rendez-vous seront proposés aux habitant·es et aux passant·es. Durant ces semaines, s’écrira, s’imprimera, se dansera un grand journal collectif.
Cette résidence au Bel Ordinaire a pour objectif de préparer le matériel scénographique pour organiser ces rencontres avec le public, de concevoir un équipement de colportage typographique, un attirail de choses lexicales à véhiculer et d’objets typographiques à manipuler.