Ça traverse…. est une performance chorégraphique, sonore et signalétique (dishu) in situ et en plein air de Sylvain Prunenec (chorégraphe) et Ryan Kernoa (musicien) en collaboration avec Jean-Marc Saint-Paul (designer graphique). Cette performance prend la forme d’une traversée de paysage urbain avec le public et implique des habitants lors d’ateliers préalables (ateliers autour des sifflements) et durant la performance elle-même.
Dans ce projet qui se déroule dans l’espace public, nous questionnons de façon pluridisciplinaire, et dans une perspective poétique, le rapport que nous entretenons avec le territoire de la ville et la présence de la nature en son sein, mais aussi avec le territoire de la ville et son appartenance tout entière, lui aussi, à la Nature.
Ce projet artistique travaille avec les différentes temporalités qui traversent le paysage in situ : le flux continu des masses d’eau fluviale, celui intermittent des circulations humaines, le temps de transformation d’un quartier, les plantes chasmophytes - ces herbes, en touffes ou solitaires, vulgaires et remarquables - qui naissent et meurent dans les fissures des revêtements urbains , l’indolence d’un nuage passager, etc.
Aussi, dans cette perspective Jean-Marc Saint-Paul a proposé de travailler sur la pratique du dishu, qui est un art chinois qui consiste à calligraphier dans l’espace urbain, sur les trottoirs ou esplanades, au moyen d’un pinceau géant et d’eau. La calligraphie, le signe, s’évaporent quelques secondes seulement après avoir été inscrits au sol. Durant notre résidence, nous allons travailler sur cette pratique et les relations qu’elle pourra entretenir avec la danse et le son durant la performance qui sera créée à Bordeaux et Brest en juin 2023.
Ça traverse… est un projet lauréat de l’appel à projet du Fonds Créatlantique de Bordeaux et sera créé en juin 2023 à Bordeaux et à Brest dans le cadre du Festival Nomandanse.
Nous proposons notre lecture du terrain, une lecture à fleur de peau, les oreilles tendues et l’œil jeté vers d’improbables signes, réels et fictifs, qui diraient la transformation inéluctable des choses, et l’inscription dans l’environnement (pour qui saurait les décrypter) de leurs divers états métamorphiques. Qui diraient aussi (surtout !) la force incommensurable de vie dans les remous d’un cours d’eau ou la ténacité d’une racine de graminée se frayant passage à travers la croute cuite bitumée de la ville.
Ça traverse le bitume, ça traverse la ville, ça traverse les mémoires et les corps, ça fouille et ça rêve, ça va de l’avant.