Situé entre Marseille et la Camargue, le Golfe de Fos-sur-Mer est l’un des territoires les plus industrialisés de France. Ambivalente, cette région provoque à la fois amertume et fierté chez ses habitants. Car si à l’échelle locale, les industries ont permis un réel essor économique, leur implantation engendre un fort impact sanitaire et environnemental. Régulièrement relayé dans la presse, ce triste constat est devenu l’un des aspects caractéristiques de cette région. Mais hors du temps médiatique, qu’existe-t-il dans le Golfe de Fos ?

Pour tenter d’y répondre, Nina Patin et Paul Cabanes ont arpenté ces espaces dans leurs moments de latence. De leurs marches dans ces paysages, un large répertoire d’images existe désormais, porteur de récits singuliers. Composition à deux regards, ce corpus photographique prend la forme d’une cartographie visuelle. Exposé dans l’espace, il offrira une lecture poétique et critique d’un territoire qui se construit et se déconstruit au fil des transformations environnementales.

En juillet 2025, leur recherche sera présentée au Centre d’arts Fernand Léger de Port-de-Bouc, dans le cadre du Grand Arles Express. Dans cette perspective, les deux artistes conçoivent actuellement un dispositif d’exposition modulable illustrant leur processus de travail ainsi que la géographie polymorphe de ce territoire. Son installation permettra une polydialectique entre leurs photographies à laquelle le spectateur prendra une part active.

Pour en accompagner la lecture, un livret sera mis à disposition. Hybride, cet objet éditorial, à cheval entre le catalogue et la feuille de salle, offrira un regard complet sur le corpus photographique tout en guidant le visiteur dans l’exposition. La résidence au Bel Ordinaire sera consacrée à l'écriture de cette édition.

Après notre séjour de recherche, mars 2025:

La première semaine de notre séjour fut consacrée à la création graphique et éditoriale du livret et de sa couverture. Intrinsèquement liés à l'exposition, leur conception s'est accompagnée de prises de décisions autour de la mise en espace du projet. Ce livret regroupe 110 images divisées en 30 ensembles photo­graphiques qui offrent un regard complet sur notre corpus visuel. Accompagné d'une nomenclature en deux lettres, il permet un renvoi vers les photographies qui seront présentes dans l’exposition.
La deuxième semaine fut consacrée à l'impression de la couverture du livret, grâce à l'atelier sérigraphie du Bel Ordinaire.

Cette édition sera présente du 4 juillet au 5 septembre 2025 dans l'exposition Et qu'on ne vienne pas nous dire que le vent chasse tout au Centre d'arts plastiques Fernand Léger de Port-de-Bouc, dans le cadre des Rencontres de la Photographie.