DES HOMMES JOUENT AU BILLARD, ILS PENSENT, DISCUTENT D’ANECDOTES, DE CHOSES ANODINES, OU FONT PART DE LEURS ÉTATS D’ÂMES. EN PARALLÈLE DE LEURS ACTIONS, ET PAR UN EFFET MYSTÉRIEUX DE CAUSE À EFFET, DES ÉVÈNEMENTS SE PASSENT À UN NIVEAU COSMIQUE.
Depuis des années, je collecte des images provenant de différents champs, que j’organise ensuite par thématique ou par typologie. Celles-ci viennent nourrir par la suite des projets de différentes natures.
Pendant ce séjour de recherche au Bel Ordinaire, je vais travailler sur l’écriture et la réalisation d’un film expérimental. Dans ce cadre, interviendra toute une série d’étapes, mettant en jeu un travail d’écriture, des recherches plastiques et l’élaboration d’un système narratif expérimental.
À partir d’images tirées d’un corpus lié à la pratique du billard, des images provenant de champs différents (cinéma, presse, publicité, art, musique, etc.) seront associées dans un dispositif narratif au sein duquel le récit se fera essentiellement par le son (ambiance sonore, dialogues et voix off). Ces images fixes, piégées dans le temps, bénéficieront de brefs moments d’animation (animations numériques 2D, dessinées ou en stop motion).
Pendant ces scènes de billard, devenues moments de confessions, se déroule en parallèle quelque chose à un niveau cosmique. Par analogie, et par une correspondance mystérieuse, les actions réalisées sur les billards impactent directement les astres. Les protagonistes deviennent alors des sortes de démiurges malgré eux ; découvriront ils ce qu’il se passe au-dessus de leurs têtes ? Peut-être en ont-ils déjà conscience...? Ce film questionnera la condition humaine, le monde des apparences, ainsi que la loi de l’attraction dans un dialogue inédit.
Non sans humour, je compte traiter de ces sujets avec une certaine distance, mettant en scène l’absurdité de la condition humaine, mais aussi sa profondeur et ses mystères.
Après mon séjour de recherche, mai 2025 :
Au cours de ce séjour, j’ai principalement travaillé à l’élaboration du scénario d’un film expérimental, à la croisée de l’art plastique et du cinéma. L’atelier a été transformé en laboratoire, structuré en départements pour favoriser un processus créatif fluide et organique. À partir d’images collectées, j’ai composé des scènes et des séquences en utilisant le collage comme méthode centrale, élaborant ainsi un storyboard mêlé de récits, dialogues et arcs narratifs. Des idées parallèles sont rapidement apparues, pensées comme des « satellites » du film principal, esquissant un projet d’installation où graviterait une constellation d’objets et de formes autour du film.
Un dispositif spatial, l’Octovibram, a été conçu : une station octogonale interactive inspirée par des formes archétypales que l’on retrouve dans des vaisseaux spatiaux ou dans des symboles spirituels et architecturaux. Cet outil permet de générer de la musique aléatoire, de créer des partitions sonores, et pourrait servir aussi bien pour le film que pour des performances live. Il fonctionne selon un système combinatoire appliqué à la musique, au texte ou au montage.
Lors de la deuxième partie du séjour, l’accent a été mis sur le montage, envisagé comme une nouvelle forme d’écriture. Un premier extrait de 12 minutes a été monté (soit environ le premier tiers du film dans sa formule actuelle), avec des voix générées par IA pour incarner mes dialogues et tester la cohérence de l’ensemble. Une installation évolutive représentant le scénario a été créée, matérialisée sur un escabeau symbolisant l’ascension ou la chute du récit. En parallèle, des recherches graphiques ont débuté autour du dessin sériel. Le séjour s’est conclu par une présentation publique enrichissante qui a ouvert de nouvelles perspectives.