J’élabore ma pratique autour de l’expérience d’observation de phénomènes physiques et de sensations liés à notre environnement proche. La lumière joue un rôle prépondérant et guide mon travail. C’est un transport d’énergie qui me permet de dialoguer avec les matériaux, de travailler la temporalité et de générer des scénarios au sein de différentes productions. Avant de devenir œuvre, la lumière s’est souvent glissée dans mon quotidien de manière fortuite, par de fugaces apparitions au détour d’un reflet dans un miroir, d’une vibration colorée à travers un verre l’été, dans les vitraux d’une église, ou dans l’éclairage d’une scène de théâtre.
Vouloir comprendre la lumière c’est désirer connaître notre environnement. La lumière est un outil de perception et de compréhension de notre monde. C’est pourquoi je vais poursuivre mon exploration plastique autour de la matérialité de la lumière et plus particulièrement ce qui constitue sa source première : la matière en fusion.
Lors de cette résidence au BO, je souhaite développer un travail de sérigraphie sur matériaux transparents et translucides afin de créer un nuancier de couleurs, d’effets d’impressions et d’opacités lumineuses d’une part. Et d’autre part un travail de sérigraphie sur papier de textures de matière en fusion. Ces productions seront ensuite mises en forme avec des plaques de verre de vitrail afin de mélanger les motifs du verre soufflé et ceux des impressions. Mon travail autour de la lumière est à la fois technique et sensible. Il a souvent été lié à celui de la sérigraphie car c’est une technique artisanale qui permet d’être détournée pour obtenir des aplats, des transparences et des brillances de couleurs propres à ce médium.
Le cadre du BO me semble idéal pour effectuer ce travail méthodique de recherche et de production. Le temps lui-même de la résidence représente la possibilité d’un moment suspendu où ma relation au monde s’ouvre à un nouveau contexte. Une grande partie de mon travail s’inspire des lieux dans lesquels sont produites les recherches et les œuvres. C’est pourquoi m’extraire de mon environnement quotidien me permettra de laisser la place à l’expérimentation et à ouvrir le projet. Cette recherche sera présentée lors d’une exposition personnelle à Chapelle XIV en février 2022.