Lauréate de l’aide à la création de la DRAC Nouvelle-Aquitaine 2024, Marie Labat s’intéresse à l’espace entre la forêt et la prairie, la lisière, la clairière. C’est le lieu de la rencontre entre le sauvage et l’élevage. Les prairies naissent des forêts, les bois, les feuilles, favorisent la matière organique, la biodiversité, la captation des pluies ou le maintien de l’humidité.
L’espace sauvage, instinctif, nourrit et protège l’espace maîtrisé, rationnel. Les prairies sont habitées d’animaux, chez elles, ce sont les vaches, animaux forestiers, ancêtres des aurochs, troupeaux des forêts clôturées.
Aujourd’hui, la lisière est aussi un nouvel espace de revendication et de luttes citoyennes, contre les projets qui attaquent le vivant, avec l’apparition de manifestations en faveur de la préservation d’espaces vivants. En posant son regard à la lisière de la forêt et en s’intéressant au milieu naturel des vaches, elle aborde la réalisation d’une installation performative faite de costumes, d’accessoires féminins, de peintures textiles nous amenant vers un nouveau réalisme magique.
La recherche de Marie Labat est pensée au travers d’expériences paysannes, de souvenirs d’enfance, d’images anthropomorphiques. Elle questionne les relations fondamentales entre deux territoires, naturel et agricole ; le point de rencontre et l’équilibre fragile entre deux états opérant à la lisière, à la limite, à la frontière, dans l’espace de rencontre.
Clairières ou lisières sont habitées par des figures féminines et la vache permet d’aborder les notions d’écoféminisme.
L’installation est composée de différentes productions textiles et pensée pour une rencontre avec des femmes du territoire, qui sont invitées à créer et à intervenir artistiquement dans sa proposition plastique qui convoque leurs pouvoirs de sorcières dans un espace magique, fait de revendications ou de gratitudes.
Après un premier séjour de recherche au BO du 7 au 17 janvier 2025, Marie est accueillie pour un second et troisième séjour séjour début mars, et mi-mars 2025 afin de travailler sur la réalisation de grandes sérigraphies et peintures en encres végétales sur textile. Elle poursuit un travail graphique pour la réalisation des éléments de son projet d’installation.