AU TRAVERS DES OMBRES questionne le corps comme archive.
Pensé sous la forme d’une installation-audio-visuelle-performée modulable et transposable, AU TRAVERS DES OMBRES, use des mots comme expérience tangible.
Par la création, la destruction et la métamorphose des matériaux texte/livre, ce projet de recherche a pour objet principal de manipulation mon premier livre d’artiste: Le Parasite et autres lectures-performances, paru aux éditions Les Murmurations en janvier 2023. Cette édition brulée - autodafé (?) - et immergée sous la forme d'un rituel lent et macabre dans l'espace/temps de recherche au Bel Ordinaire, me permettra de continuer l’écriture d’une nouvelle partition.
C’est en faisant l’expérience d’une introspection très personnelle et intime - comme mécanisme de survie - que le projet AU TRAVERS DES OMBRES, se propose d’arpenter le récit fragmenté de mon propre corps.

Il convoque les séquelles d’une histoire incestueuse.
Il interroge le rapport que j’entretiens avec ma masculinité.
Il parle de la difficulté d’apprivoisement, face à cette féminité que j’habite.
Il parle de la mémoire d’un corps. Et il raconte son histoire.
Il parle de métamorphose.
De transformation.
De transmutation.
D’états d’être dans le sommeil.
Des errances de la Rencontre.
D’épreuve.
De rituel de passage.
D’exorcisme.
De transe.
De fêlure.
De combat.
Il parle de grammaire du silence et tente l’ouverture de portes.

Maéva Croissant est soutenue et accompagnée, depuis décembre 2019, par l'Agence Culturelle Départementale de la Dordogne et reçoit pour ce projet le soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et du Conseil départemental de la Dordogne.
Son accueil en résidence au BO est l’occasion d’une première collaboration avec l'Agence Culturelle Départementale de la Dordogne.
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Après ma résidence, mai 2023:

Le temps de résidence au Bel Ordinaire a permis au projet AU TRAVERS DES OMBRES (ATDO) de se préciser. Etre à l’endroit où je dois être avec il me semble toute la justesse que cet espace implique.
Travaillant sur les différents éléments qui composeront cette installation-audio-visuelle-performée pendant mon séjour à Billère, j’ai eu la chance de pouvoir partager aussi, sur les aspects techniques, de mon travail sonore.
Avec pour problématique le corps comme archive mémorielle, les marques indicibles qui surgissent pendant l’acte et lui persistent (sensations somatiques, substances sensorielles etc), ATDO examine les conséquences engendrées par l’autorité que les adultes détiennent sur les enfants, interpellant ainsi le statut de l’Enfant dans notre société. C’est pourquoi, et grâce au soutient du Bel Ordinaire, qu’ATDO s’engage désormais en parallèle dans une relation collaborative avec Mélanie Lacues, psychologue clinicienne et professionnelle de la protection de l’enfance du département de Billère. Ces rencontres-ponctuées au long court, me permettront d’observer le sujet de manière transversale. Nous mettrons en regard les actions sociales existantes, face aux possibilités d’ouvertures que les artistes peuvent susciter.