Lors de cette résidence, Louise Nicolas de Lamballerie, va poursuivre et approfondir ses recherches menées sur les pratiques culinaires comme support identitaire et militant et leur incarnation dans le monde artistique.

Partant notamment de la notion de « Zone Autonome Temporaire (TAZ) », développée par Hakim Bey, il s’agit d’interroger le partage d’un repas à travers le prisme politique. Cet événement éphémère - le repas - qui doit sa réussite à sa spontanéité et sa non- institutionnalisation, est un moment festif privilégié au sein des mouvements d’extrême gauche, lors desquels se créait une « société nouvelle en formation dans la coquille de l’ancienne » (Hakim Bey, TAZ).

Louise vous invite à participer à l'un de six déjeuners ouverts à tous et gratuits qu'elle propose dans son atelier : les 5, 10, 12, 17, 19 et 24 janvier - de 12h30 à 14h30. Le choix du lieu n’est pas neutre : cette invitation à déjeuner est aussi une invitation à la réappropriation et à l’interrogation du centre d’art contemporain en milieu rural.

Dans le cadre de cette résidence, plusieurs artistes interviendront. Céline Lola Ruault et Lucille Léger réaliseront des nappes ; Caroline Rose Curdy réalisera un workshop et les membres du collectif palois Chapeau Pointu proposeront une intervention lors de la restitution qui aura lieu le vendredi 27 janvier de 17h à 19h.

Après ma résidence, janvier 2023:

Dans le cadre de cette résidence effectuée au Bel Ordinaire, il était question de poursuivre et d’approfondir les recherches entamées sur les pratiques culinaires comme support identitaire et militant et leur incarnation dans le monde artistique.
Pour ce faire, six déjeuners ouverts à toustes et gratuits (max. 25 personnes) ont été organisés au sein du centre d’art. La résidence s’est déroulée comme prévu, avec de légères modifications concernant les repas, cela étant dû aux rencontres avec notamment Maden Moisix et Nathan Bonnaudet. Au total, environ 160 personnes sont venues déjeuner, dans l’atelier mis à disposition pour la durée de la résidence. Venant d’univers très différents, les participant.es, sont venu.es seul.es ou en groupe et se sont montré.es plus ou moins intéressé.es : certain.es sont venu.es plusieurs fois, d’autres ont ouvert un dialogue, tandis que d’autres ont simplement déjeuné puis sont parti.es. Aucune attente n’était indiquée, chacun.e était entièrement libre d’appréhender ce moment à sa manière. En conclusion de résidence, le workshop organisé par Caroline Rose Curdy était un moment particulièrement intéressant, avec 8 participant.es venu.es de l’Ecole de la 2ème Chance. Le programme de l’atelier a été adapté en fonction des envies de chacun.e et les participant.es se sont montré.es très enclin.es à s’approprier les espaces et les propositions faites par l’artiste. Dans l’ensemble, ce temps de résidence a été très concluant, les formes et échanges qui en sont ressortis permettent d’alimenter ce projet et de le faire évoluer vers une nouvelle forme (ce projet étant, par essence, évolutif). Le contexte de résidence a permis de tester ce dispositif et de le questionner. Il en ressort une envie de poursuivre plus en profondeur cette recherche et le format proposé, tout en le modifiant, notamment à propos de la recherche et production d’une table destinée à accueillir ces repas. Etant le support physique de ce projet, il apparaît nécessaire de lui consacrer un temps, car elle conditionne une grande partie de l’expérience proposée. Il apparaît aussi important de prendre plus en considération l’espace dans lequel ces déjeuners sont organisés : l’atelier y est propice, car il symbolise pour beaucoup de personnes un espace de travail, en dehors du centre d’art et de ce qu’il peut provoquer comme réactions (positives, neutres, négatives). Néanmoins, il serait intéressant de penser la création d'un espace qui soit plus facilement rapproché de celui quotidien dans lequel les repas sont pris : une cuisine, même très simple, permettrait de créer un dialogue différent (voire même d’inviter plus facilement des personnes à cuisiner en amont des déjeuners). Par ailleurs, tous les déjeuners (sauf le second) étaient complets et cela a fait ressortir un sujet sur le nombre de participant.es et la fréquence des déjeuners ainsi que sur la durée d’un tel projet. Penser un format de résidence plus long pourrait être pertinent, de manière à approfondir plus encore cette recherche et sa traduction formelle.