Depuis l’enfance, je suis fascinée par les histoires de fantômes, que ce soit la Dame Blanche, les tables tournantes ou les esprits frappeurs. Il y a un peu plus de deux ans, j’ai décidé de consacrer ma pratique à l’étude de ces phénomènes en m’intéressant à la représentation du fantôme dans l’imaginaire contemporain et en concevant et produisant des installations mettant en scène des rencontres avec des fantômes. C’est à travers le prisme de mes expériences et de mes sensibilités que je développe un travail d’exploration, un territoire de rencontres où morts et vivants se côtoient, discutent, s’interpellent et se regardent.
Lors de ma résidence au Bel Ordinaire, je vais inscrire mon travail dans le prolongement de mon projet Phantasma. Un temps dédié à l’expérimentation autour de l’image du fantôme. Qui est-elle ? Comment se construit-elle ? Que produit-elle ? Quelle émotion provoque-t-elle chez le spectateur ?
Présence, omniprésence ; ombre, apparition ; apparence, simulacre ; trace, empreinte ; c’est à travers ces mots-clés que je vais expérimenter de nouveaux protocoles de création. L’atelier se transforme en laboratoire où je vais intervenir à chaque étape de production de l’image. Le photogramme me permet de capter d’infimes variations lumineuses, la numérisation de jouer sur la définition de l’image et la sérigraphie de créer un tirage unique manipulant aussi bien l’étape de l’isolation que de l’impression. De ces expériences naîtra une série d’images éthérées se jouant des rapports d’échelles, questionnant le regardeur sur la nature de ce qu’il observe.