Dans la continuité de ses deux premières expositions, et toujours motivé par l’envie d'agir ensemble, le collectif Mycélium a imaginé ce projet de résidence au BO afin d’avoir l’opportunité de créer et d’expérimenter autour de la sérigraphie. En la mettant en lien avec la peinture, le dessin et la photographie le collectif se pose comme objectif de créer des formes inédites tout en apportant de nouvelles méthodes dans la pratique de chacun. Le but est de trouver des façons différentes d’utiliser cette technique, ainsi que de nouveaux matériaux : sérigraphie sur toile, plâtre, bois, essai de superposition de peintures, coulures, effets de matières, utilisation d’encres végétales, de henné, etc.
Cette démarche est motivée par l’envie de découvrir le travail dans le cadre d’une résidence et d’une dynamique de rencontres avec d’autres artistes. Au-delà de l’expérimentation, le collectif travaillera à une création commune qui sera la finalité de ce temps de résidence. Elle se matérialisera par quatre toiles, réalisées de façon collective, chacune plutôt menée par un membre du collectif. Tout cela pour se confronter aux questions suivantes : Comment différents individus s’organisent-ils pour créer une production commune ? Comment faire vivre la pluralité de chacun au travers d'une même forme finale ?
L’accrochage de fin de résidence ainsi que l’échange sur cette expérience fait partie intégrante du projet. Concernant la réalisation et conformément à sa philosophie, le collectif cherchera à produire à moindre coût. Bien que certains consommables ne soient pas remplaçables, il est envisagé d’utiliser des fournitures de récupération comme des fonds de stock de peinture chez des marchands professionnels et des chutes de papier en provenance des imprimeurs.
Après notre résidence, février 2024
Notre première expérience de résidence au Bel Ordinaire fut formatrice et professionnalisante. Nous avons apprécié la confiance et la grande autonomie dont nous avons bénéficié, qui nous a offert une liberté dans nos recherches, sans attentes. Pouvoir échanger avec les autres artistes présents sur site constitue également la force d'une résidence professionnelle.
Ce temps de recherche fut divisé en deux parties :
– Une semaine de recherches exploratoires individuelles, donnant lieu à la création de formes, tests sur différents matériaux, mise au point de méthodes et techniques.
– Une semaine dédiée à la question de la mise en commun de ces recherches pour aboutir à différentes productions collectives.
Nous avions envisagé ce que pourrait être un rendu collectif. Nous sommes heureux d'avoir trouvé bien d'autres solutions en chemin. Diverses formes de mise en commun furent présentées lors de la restitution : l'accrochage, la réinterprétation de motifs (une forme plane devient prétexte à une sculpture), des réalisations à quatre mains, ou la création de collages issus des impressions avortées.
Nous sommes également heureux d'avoir trouver des outils et méthodes moins polluants : récupération de papier, utilisation de cire d'abeille et d'encres végétales, nombreuses réutilisations des écrans sur des travaux différents, etc.