La Ferme nourricière, patrimoine d’autrefois, utopie de demain ?
Autrefois, la ferme était pensée selon la géologie de son territoire, avec ses ressources locales, adaptant et multipliant les activités nourricières en fonction de son terroir : cueillette, cultures et élevage. Avec les politiques agricoles et la spéculation foncière, le modèle originel de la ferme vivrière alliant biodiversité, autonomie et production a progressivement périclité. Au regard des enjeux environnementaux, sociaux et économiques actuels, cet ancien modèle paysan "sein", nourricier et autarcique, nous apparaît comme l'outil perdu à redécouvrir.
Les artistes Aline Part et Marie Labat se sont intéressées aux diverses typologies d’usages (exploitation industrielle, ferme paysanne ou biologique, néo-rural en autosuffisance, tourisme hors-sol…). Les artistes se sont focalisées sur la place ou la trace du nourricier. Celle-ci se manifeste dans les conceptions architecturales et paysagères et dans les pratiques quotidiennes agricoles ou paysannes, traduisant les différents rapports aux vivants, entre élevage, culture et association du vivant spontané aux projets nourriciers.
Elles sont accueillies au Bel Ordinaire afin de travailler sur l’accrochage de l’ensemble des travaux qu’elles ont produit. Elles ont mené des recherches en commun tout en maintenant une pratique individuelle, selon leur démarche artistique. L’espace de travail et la galerie éphémère du Bel Ordinaire leur permet d’expérimenter et tester la rencontre de leurs travaux, dans une recherche autour des dispositifs de présentation, tout en bénéficiant de l’accompagnement de l’ensemble de l’équipe du lieu.