L'art de Juan Madrigueras consiste à tenter de rassembler et de mettre en valeur des images et des concepts qui vont de l'invraisemblable, du grotesque, de l'insipide, voire du grossier, au divin, au ringard, à la réflexion et à la profondeur.

Pour ce faire, l'auteur utilise une technique plus proche du langage de l'art urbain ou de la bande dessinée que des techniques picturales traditionnelles. Il force cette convergence de styles et d'images à un point où la crédibilité et la cohérence sont difficiles à soutenir seules, mais où, grâce au travail méticuleux de composition et d'argumentation qu'il effectue dans ses œuvres, des scènes et des concepts apparemment ridicules ou peu familiers parviennent à se composer et à raconter des histoires d'une manière aussi visuelle qu'universelle.

Lors de son premier séjour à BO, Madrigueras a expérimenté les techniques du pochoir et de la sérigraphie pour créer un portrait à la fois humoristique et sombre de la société, mêlant émotions, esthétique et références. En se basant sur les expériences et les acquis de son premier séjour à Pau, il tentera, dans cette deuxième partie de sa résidence au BO, de donner une continuité à ses réflexions avec de nouvelles techniques picturales et numériques, dans lesquelles l'excitant et le honteux coexistent de manière originale et réflexive.

Les œuvres de Madrigueras, bien qu'elles recréent un univers personnel indéfectible, ont une aura universelle proche des mèmes et de la culture populaire. Une manière de créer où le banal est élevé au rang de grandiloquent et où le sublime est réduit à l'inutile.