Nous pensons le graphisme, la vie et l’art intimement liés dans le processus créatif. Aussi, nous puisons toujours dans les périphéries de la création pour alimenter nos projets. Ce qui se passe dans ces moments annexes lorsque l’on parle, pense, marche, mange, nourrit la création et en fait des moments d’entre-deux indispensables.
Pour cette résidence, nous voulons nous intéresser à un moment qui rythme la création, mais qui reste pourtant dans sa marge : celui de la nuit.
Notre objectif est de produire une série d’affiches A0 à plusieurs mains qui reprendront les signes puisés dans les nuits passées au Bel Ordinaire. Nous voulons en rendre compte à travers une approche plastique et unique, en nous écartant de l’outil numérique. Le format A0 oblige celui ou celle qui le compose à penser l’image en grand et rend la reproduction difficile. En prenant comme matière de composition graphique les formes de la nuit (qui n’ont rien à vendre ou à défendre), nous expérimenterons et rechercherons comment produire dans un temps défini une déclinaison de formes sans autre but que celui d’un catalogue d'expérimentation.
Après notre résidence, octobre 2024:
En découvrant l’ampleur de notre sujet de recherche, nous avons assez vite décidé de recentrer nos expérimentations autour de l’aspect formel de la nuit. Nous nous sommes intéressées à la disparition des couleurs, des reliefs et des lignes. Partant du procédé cinématographique de La Nuit américaine, nous avons produit une série d’expérimentations graphiques, sous formes d’affiches A0 et de petits formats complémentaires. Accompagnées par le poème d’Emily Dinckinson, Behind Me – dips Eternity, nous avons soulevé les questions de répétitions et de cycles. Nous avons regroupé un corpus d’images de scènes de vie se déroulant en journée (extraits de magazines, livres, albums) pour les imprimer ensuite selon le procédé de la nuit américaine.