Après maintenant neuf ans de pratique commune - à la frontière du design social, de l’éducation populaire et de l’art contemporain – nous souhaitons faire un point d’étape et poser collectivement la question suivante : en quoi la créativité en tant que posture sociale peut-elle être un pilier des luttes antifascistes, queer et anticapitalistes ?
L’approfondissement de cette problématique prend actuellement forme à travers deux projets artistiques. Il s’agit, d’une part, de la Banque mondiale des terres menacées d’artificialité. Cette para-institution fictionnelle se fait l’écho des mouvements de reprises de terre qui secouent aujourd’hui le paysage français et international, répondant par l’action directe aux grands projets d’aménagement territoriaux. D’autre part, Bêtes de somme est un cycle de recherche autour du lien que les humain·es entretiennent avec les animaux d’élevage. Nous y explorons la manière dont les animaux sont producteurices de ressources sans que cette production ne leur permette d’accéder à un meilleur statut au sein du système capitaliste libéral, profondément spéciste.
Lors de notre résidence au Bel Ordinaire, nous poursuivrons nos recherches tant théoriques que plastiques, en profitant de l’écosystème présent pour engager des discussions et partager des temps de réflexions.