Le futur n’existe pas.

Mourenx, longtemps « ville nouvelle », dont la nouveauté liée aux années 50 est désormais historique, accueille dans un bâtiment neuf, des images de « L’hôtel de princes ». Elles évoquent un lieu fastueux à proximité, marqué par une histoire prestigieuse et qui est aujourd’hui en ruine, comme au bord du monde, prêt à tomber. Un tel contexte géographique pose d’emblée une réflexion qui touche aussi à la question du temps.

L’espace d’exposition se présente comme une tentative de construire un espace-temps et c’est d’abord par l’image et ses larges ouvertures redessinant les volumes de la galerie qu’on y entre. Portes et fenêtres donnent accès à différents niveaux de temporalités. Mais la confrontation avec la sculpture qui creuse dans l’image des durées jusqu’alors impossibles ou impensables, prolonge le parcours.

Ce qui se dit, se construit par strates : derrière une image, une autre image, derrière un passé, un autre passé. Pénétrer dans Le futur n’existe pas c’est accepter que le passé et le présent deviennent vastes et complexes et qu’il n’existe plus un futur unique mais une multitude de futurs possibles.

Aujourd’hui, des plasticiens mais aussi des historiens, des écrivains, des philosophes re-posent le futur sous des formes plus ouvertes de possibles. De cette marche dans le temps, personne ne ramènera la même chose mais chacun pourra y trouver quelques indices pour tenter de faire émerger ce qui n’apparaît qu’à peine.

Clémentine Fort, mai 2018