Comme un second chapitre, ou un autre morceau à assembler, je consacre tout le mois de mai au Bel Ordinaire à la préparation d'une exposition personnelle autour de la réparation, du soin et de ses rituels collectifs, qui s’installera à la galerie du MI[X] à Mourenx.
RÆBOUTER est un titre que j’aime. C’est l’entrelacement de deux mots qui résonnent pareil, qui parlent en chœur de pratiques empiristes de guérison, d’économies de la survie, et d’un mélange toujours brinquebalant de bricolage savant et de magie amateure pour mettre les choses bout à bout.
Sur le papier des chantiers de mai, un grand pendrillon à fabriquer, fait de draps qui ont vu des générations de sommeils (c’est important). Ils seront pendus, noués à de belles branches de noisetiers, ou ce que l’on trouvera à proximité.
On suspendra Visibles, deux tapis accidentés dont on a comblé les trous, et un troisième en cours de raccommodage.
C’est aussi l’occasion de montrer pour la première fois les Ambulantes, une charrette comme un atelier mobile de réparation et de lien social. Elle est née de nombreux coups de mains, elle a déjà beaucoup voyagé. Débutée à Strasbourg, on lui a fait une carcasse solide en acier, on lui a trouvé des roues centenaires dans un village de la campagne Alsacienne, puis on l’a parée de bois tourné, sculpté, poncé avec l’aide des élèves de la section Arts du Bois, dans un lycée professionnel du Morvan.
À Pau, on peaufine les détails, on assemble le tout à l’aide de bois et de tissu.
On la prépare à battre le pavé.