Depuis quelques temps, mon travail de recherche s’oriente autour des notions de réparation, comprise et explorée largement ; comme outil de résistance, d’autonomie, comme pratique collective de soin, comme support de transmission orale, comme bricolage, pensée magique ou astuce du quotidien…
Traversant les formes de la sculpture, de l’enquête ethnographique, de l’écriture et de l’atelier-performance, le projet se déploie et ouvre de nouvelles pistes.
Je me penche actuellement sur la corde, à travers l’histoire de sa fabrication, ses acteur. rices, ses usages et symboles. Au sein de mon travail, elle se propose comme un outil pour de potentielles expériences collectives à plusieurs mains ; un objet d’assemblage, une mécanique du lien. La résidence sera un moment propice à la poursuite du projet, à l’écriture et à la fabrication de nouveaux outils.
Après ma résidence, mars 2020,
Pendant ma résidence, j’ai continué l’écriture d’un projet collectif et participatif autour de la corde, mais aussi de la parole, quand les mains sont occupées. C’était un temps de concentration, d’élaboration, de soin aux détails et d’ouverture vers de nouvelles pistes.
Ce sont aussi les échanges riches et quotidiens avec les artistes en résidence, avec l’équipe du BO, avec les voisins de la Maison des Éditions, avec l’auteure et poétesse Monique Larrouture-Poueyto, qui ont donné vie au projet, me forçant aussi à l’oraliser, à le repenser chaque jour.
Parallèlement, j’ai amorcé une recherche intuitive autour de l’osier, expérimentant le matériau, ses résistances et sa force vive comme une approche possible de la sculpture, aussi comme une expérience d’une autre pratique de marge. Avec Jean-Luc Poueyto, je suis allée à la rencontre de Titus, un membre d’une communauté manouche située aux abords de Pau, pour échanger autour de l’héritage culturel de la vannerie et ses usages contemporains. C’était un jour d’anniversaire, c’était presque le printemps.
J’ai trouvé un boulier de loto sur leboncoin, pour une idée qui dormait depuis longtemps dans un coin de carnet. Aussi, à l’atelier et avec l’aide précieuse de Sylvain, nous avons fabriqué trois esquisses de sculptures en acier, des sortes de paniers métalliques en forme d’amphore, que j’ai emportés avec moi pour continuer le travail. Tous ces chantiers, parce qu’ouverts simultanément et accueillis dans un espace-temps privilégié, se révèlent liés étroitement les uns aux autres. C’était une résidence coup de pouce, coup de pied, une résidence de rebonds dont je continue de noter les échos.