Née de différents exils, celui de mon grand-père italien et de ma mère camerounaise, je me suis très tôt interrogée sur le rapport que l’être entretient avec la notion d’identité. J’ai grandi dans une identité floue, et mon « métissage » a sans doute contribué à mon intérêt pour l'art comme forme d’expression libérée des conditionnements sociaux.
Ainsi sont nées les Identités Imaginaires, des œuvres protéiformes qui ont pris racine dans les masques « passeports » du Cameroun, et dont le but est de réinterroger le concept d’Identité.
Ce travail artistique se nourrit des traditions, des rites, des cultures animistes liées à mes différentes cultures. Il se traduit par des créations en volume, des peintures, des poèmes, des installations.
A travers des hybridations formelles et culturelles, je souhaite explorer la diversité et la multiplicité de l’être, en rattachant l’identité aux liens qui nous unissent à la nature, à la « tribu » et au sacré. Je cherche à créer des formes, des objets non identifiés qui questionnent sur l’essence de notre humanité, au-delà des apparences et des catégories.
Lors de ma résidence au Bel Ordinaire, je souhaite poursuivre ce travail qui consiste à croiser les regards de mes cultures hétérogènes, en travaillant sur de nouveaux formats et de nouveaux médias. Ce temps de création sera l’occasion de créer de nouveaux récits et d’étendre le spectre de mes Identités Imaginaires.