Je recherche actuellement des nouvelles pistes dans mon travail d’installation dans lequel je m’intéresse aux confrontations créées entre mes peintures et les matériaux bruts que j’ajoute (ex : objets, briques, tissus, bois). Les relations entre ces éléments permettent une vision plus globale et non isolée de mes peintures. Je voudrais approfondir cet aspect pour faire apparaître une sorte de territoire de peinture. Dans la poursuite de cette recherche, je souhaite réaliser durant ce temps de résidence au Bel Ordinaire une série de peinture-matière, c’est à dire des peintures qui ne présentent pas de support, où je m’intéresse à la matière pure de la peinture et à la dualité entre le recto lisse (décollé d’une bâche plastique) et le verso rugueux. Le but est de mélanger cette série avec une série de peintures sur papier, dans une installation. J’ai l’intention de travailler l’articulation de ces deux séries dans l’espace, afin d’explorer l’aspect immersif et hétéroclite de mes installations. Il s’agirait d’un essai préalable à la réalisation d’un projet que j’aimerais réaliser par la suite, un labyrinthe de peintures aux multiples natures : peinture-matière (peinture sans support), peinture-geste (peinture peinte avec le corps), peinture-vidéo (stop motion autour de la construction / déconstruction de peinture), peinture-sculpture (composition de peinture avec des objets hétéroclites).
Après ma résidence, février 2020,
Ces trois semaines au Bel Ordinaire, à Pau, ont été très riches pour moi. J’ai pu continuer à développer différentes formes de peinture dialoguant avec la notion de quotidien, qui est liée à mon travail. À travers des réalisations suivant différents protocoles, sur différents supports et avec différentes relations avec le quotidien, j’ai réuni un ensemble de productions, sur papiers, bâches et sans support, entre quotidien vécu et quotidien imaginaire dans une installation. Mon travail ne prend sens que réfléchi et disposé dans un espace, pour créer des paysages de peinture et des espaces immersifs. Cette expérience m’a permis de prolonger ma recherche dans ce sens ; il faut entrer et circuler entre les œuvres pour découvrir et comprendre cet « espace peinture ». C’est pourquoi les formes de productions recto-verso m’intéressent beaucoup, et je suis heureuse d’avoir pu poursuivre ce concept, de peintures sans support constituées juste de la matière, et donc visible sur deux faces, durant cette résidence. Ces temps de réflexion et d’immersion dans mon travail m’ont permis d’expérimenter sur de nombreux et différents supports afin d’exploiter leurs particularités et d’aboutir à une réflexion sur le quotidien sous différents angles.