C’est autour de l’écriture, de la performance et de la sculpture que s’articule ma pratique, interrogeant le déplacement des corps, par l’intermédiaire : du travail, des relations, et des lieux de vie.
Les différentes recherches que j’ai pu poursuivre m’ont amenées à explorer des lieux d’archives à la fois mythiques et mystérieux, entretenant chez moi un fantasme autour du métier d’archiviste et de la préciosité des outils et des manipulations nécessaires à l’entretien, la restauration, et la conservation des documents.
Ma préoccupation constante s’attache à élaborer une narration, faisant osciller le curseur entre la réalité et la fiction, mais aussi entre le passé et le présent.
Il s’agit de créer mon propre matériel archivique lorsqu’il n’existe pas, ou d’inventer des preuves (nommées in-évidences) lorsque les hypothèses ne me conviennent pas.
Le contexte de cette résidence en collaboration avec les archives communautaires de la ville de Pau, est l’occasion d’observer de plus près le métier d’archiviste, et de transposer ses gestes dans le champ de l’art contemporain. Il s’agira alors de définir un nouveau métier, relevant presque de l’artisanat, avec ses propres instruments, mobiliers, techniques et protocoles : celui de l’anarchiviste, dont l’attention se tourne vers le divers, le sensible, le caractère lacunaire de chaque image (selon les termes de Georges Didi-Huberman pour définir les atlas, et l’introduction d’un nouveau type de savoir dans L’Atlas ou le Gai Savoir Inquiet, Éditions de Minuit, 2011).
D’une manière plus large, cette expérience sera l’opportunité de questionner le rôle de l’artiste-chercheur (au sens large) en interrogeant la méthode et non le contenu de sa recherche.
L’ensemble du travail s’attachera à mettre en valeur des gestes relevant du soin et de l’archéologie et à développer une poétique de l’usage des objets, évoluant vers le domaine du SCULPTURAL, du PERFORMATIF et du FAMILIER.
Note d’intention – 2018