Je travaille avec des objets.
J’essaye de tenir compte des variations et des changements qui les animent et je cherche comment intervenir pour les transformer - comment travailler avec ce risque de les abîmer ou de les voir disparaître- pour en quelque sorte, les garder vivants. L’écriture me permet de tester des chocs, que je ne m’autoriserais pas forcément avec les objets. Dans mes textes, la syntaxe est brisée, les sonorités coulent comme une musique tantôt familière, tantôt étrange. Dans tous les cas - les textes et les objets - je m’applique à construire des liens pour nous permettre de passer d’une chose à une autre, d’avancer et d’explorer.
Pour ce séjour de recherche au Bel Ordinaire, je vais entamer la fabrication de deux nouvelles pièces.
La première est constituée d’un rondin de bois recouvert d’éclisses de guitare et peinturluré en référence aux techniques, brillances et couleurs qu’on utilise habituellement pour décorer les guitares acoustiques.
La deuxième est encore un peu floue. Elle prend racine dans une petite note que j’avais écrite et implique au moins quatre éléments : des tuteurs spirales pour les tomates, un globe terrestre en béton ou peut-être simplement rempli, des bouchons de bouteille en liège et une fausse toile d’araignée.
Pour expliquer brièvement, j’envisage de transpercer le globe avec les tuteurs et d’agencer entre ces lignes de force, la fausse toile d’araignée ainsi que les bouchons. Je dois d’abord passer par une phase de test pour voir ce qui fonctionne. Je vais sans doute rajouter des éléments, et chercher ce qui peut bien se tramer entre ces deux projets, le globe et le rondin pour travailler ensuite sur de nouveaux assemblages.