Le Radeau, mais qu’y a-t-il après l’Épilogue de Moby-Dick ?

Partant du dernier chapitre de Moby-Dick de Herman Melville, le projet le Radeau réinterroge les mots ultimes de l’auteur et la situation précaire du narrateur qu’est Ismaël, pour en proposer une suite ou une interprétation fictionnelle. En rejouant et poursuivant l’Épilogue il s’agit de travailler sur le sens du récit et sur la perte des repères auquel se soumet notre « société liquide » (Zygmunt Bauman), mais aussi de tester des alternatives de création qui miseraient sur la construction de microsystèmes embarqués sur cette plateforme de survie flottante.

La quête prend appui sur une image rêvée, celle de construire un radeau de glace, résolument soumis à sa déliquescence. Peut-être est-ce-là le début d’une refonte de l’histoire : Ismaël n’a pas croisé le tracé de la Rachel mais un ensemble compliqué qui mélange les états de la matière : eau solide, eau liquide, nuage. Il s’agira alors de partir à la recherche des ressources qui permettent la conception de ce radeau de glace. Comment construire ce radeau ? Telle est la première quête.

Le projet le Radeau s’organise autour d’une semaine de résidence au Bel Ordinaire et constitue une des phases expérimentales du programme de recherche Moby-Dick, conduit par une équipe d’artistes-chercheur de l’Université Bordeaux Montaigne rattaché au laboratoire CLARE EA4593. Ce programme, initié au printemps 2017 et structuré sur trois ans, a engagé une analyse, une expérimentation et une réécriture du roman melvillien. L’ambition est à terme de concevoir un modèle écopoïétique (approche écosystémique, écologique et mésologique des processus de création) qui permet d’étudier les dimensions, la durabilité et la mobilité des phénomènes artistiques dans un contexte environnemental élargi.

La présence de cette équipe au Bel Ordinaire contribue à la consolidation des liens de collaboration initiés en 2016 avec la résidence le Barrage, entre l’Université Bordeaux Montaigne et le Bel Ordinaire.