Dans son studio de l’hyper-centre de Bordeaux, Geörgette Power se délecte autant du temps donné par ce confinement et que du silence offert par le ralentissement des activités humaines. Cet endroit prend une nouvelle dimension, lui permet de reconsidérer son espace temps et de travail différemment, comme une parenthèse largement ouverte à remplir calmement et lentement de soleil, de plantes, de levain, de graines en germination, de lectures en attente, de cours d’arabe collectif en ligne… C’est une idée de Geörgette d’ailleurs le maintien des résidences, merci de l’avoir eu et de nous avoir permis de n’avoir qu’à l’accueillir et la suivre en toute simplicité.

- Samedi 25/04 : pour son dernier jour de résidence, Georgette nous a écrit quelques lignes pour accompagner son image située en introduction de cette page. Et Florence vous propose une tarte soleil en document ci-contre pour célébrer cette sortie de résidence dignement !

À travers les barrières, nous sommes foule à chercher des gestes inconnus pour ruser — slalomer entre les flèches du temps, nous frayer des chemins pour toucher les copains chéris avec des mots, devenir le chien que l’on promène sans laisse, jeter les yeux au ciel. Le Bel Ordinaire m’a offert la possibilité de résider dans la courbure de cet espace improbable pour expérimenter de nouveaux outils. Un grand merci à cette fantastique équipe que je me réjouis d’avance de fréquenter en 3D pendant 7 jours en octobre prochain afin d’y pyrograver des cercles de temps.

- Samedi 18/04 : Geörgette nous propose 5 vidéos et Jessica un nouvel atelier : l’horloge-patate !

« Pour fêter ma 432ème heure d’e-résidence, Le Bel Ordinaire m’a proposé de créer une playlist youtube. La voilà en 5 vidéos. On commence à la cave avec Locked in the basement de Heernt. Puis Powers of ten, de puissance en puissance, te fera planer hors de la voie lactée pour mieux replonger, loin des gestes barrière, dans l’épiderme d’un homme affalé. Noisefields (1974), de Steina et Woody Vasulka est une bande abstraite déconseillée à nos amis épileptiques, un scintillement des synapses, voilà ce qui surgira sur ta rétine si tu te risques à fixer l’astre. Riding light est un chronomètre vidéo, un outil pour prendre la mesure du système solaire. Métamorphosé en photon, à 300 000 km/s, tu survoleras ton lieu de confinement préféré, 8 min 20 après le décollage. Enfin, la très belle et hélas dernière vidéo du merveilleux animateur 2D/3D Run Wrake, le clip de Down with the dawn d’Howie B. réalisé alors que Run savait que le temps lui était compté. »

- Samedi 10/04 :

Geörgette Power répond à quelques questions d’Hortense et lui présente ses premières réalisations vidéos. Et pour les plus jeunes, vous trouverez ci-contre la recette pour avoir un arc en ciel dans votre maison !

- Pour la journée portes ouvertes du samedi 4/04, Geörgette Power avait partagé :

– une conférence de Danièle Dehouve, directrice de recherches au CNRS, pour partir à la découverte de calendriers sophistiqués mésoaméricains.

Flammes du soleil, film court en hommage à Bernard Lyot, astronome, qui a passé un temps fou à filmer les protubérances du soleil dont il cherchait à capter la couleur.

– Son premier jeu de soleil

Durant le confinement Geörgette Power a répondu à 5 questions :

NOTE D’INTENTION

Heliocentric’o’clock — croquis d’horloges

Le 29 mars, à deux heures du matin, le ciel a crépité de quelques UV, nuances de chiens, d’infra-rouges et de loups. Un dernier, un avant-dernier changement d’heure ? C’est maintenant presque l’aube, mise en appétit par le retour annoncé des photons, la chlorophylle feule. Ce matin, mon horloge biologique danse la macaréna, le soleil va passer par ma fenêtre. Comme une plante, je vais suivre sa course, compter les secondes, dessiner la trajectoire de la vrille terrestre. Étoile, montre, cycle, calendrier, peut-on vraiment passer deux fois par le même instant ?

Ce temps de résidence est une occasion de porter mon attention, mon écriture et mes images sur un projet d’horloge. La contrainte spatiale dans laquelle nous sommes collectivement plongés en cette période de confinement m’encourage à ouvrir cette question de la perception (et même du besoin, voire du désir) du temps à mon entourage. Quelle est ton horloge ?