La RÉSERVE, plateforme d’art itinérante fondée en 2018 par Lola Meotti propose le projet IN VITRO en collaboration avec Le Bar Du Matin à Bruxelles.

Pour ce 3ème opus, IN VITRO collabore avec le Bel Ordinaire, centre d’art contemporain du Béarn, et Élodie Bernard (commissaire française basée à Orléans invitée en résidence au Bel Ordinaire). L’exposition existe donc simultanément à Pau, à Orléans et à Bruxelles.

A Pau, il s’agit d’investir durant la durée du confinement, les vitrines du Taylor Bistrot au 11 rue Alexander Taylor, proposant aux passants, lors de leurs quelques sorties
hebdomadaires des sélections de reproductions d’œuvres d’artistes
s’articulant autour d’un propos.

Reproductions d’œuvres évidemment puisque le confinement nous empêche d’échanger les œuvres originales. Néanmoins ces affiches tentent déjà une échappée hors des écrans d’ordinateurs et de smartphones et arborent le statut d’échantillons grands formats, de preview de ce que nous espérons tous : la fin de l’isolement et la reprise des expositions en chair, os et matériaux divers !

Par ces temps compliqués, je me plais à penser que ce type d’initiative peut recréer du lien, au moins celui de la vision, puisque celui du toucher nous est interdit.

L‘exposition IN VITRO # 3 s’articule autour des travaux d’artistes utilisant les espaces domestiques comme source d’inspiration. L’objet du quotidien vibre sur la frontière entre design, art, et fantasme. Les artistes visibles ici, par différents savoir-faire, dissolvent les décors de l’intime, en chimères habitées autant qu’habitantes.

Sarah Levy, designer, propose des images de ses créations tels des packagings d’objets à la limite de l’utilisable. Un gant, avec une coque de smartphone intégrée et un sac à main, porteur de chien, nous offrent la possibilité d’une action optimisée, mais paradoxalement réductrice.

Clémentine Fort, avec ses objets, revisite le design contemporain en le soumettant à des absurdités, et met en scène ses sculptures sous forme de showroom.

Dans le travail de Xénia Lucie Laffely, on est emporté par la picturalité des réalisations qui vont se transformer petit à petit en coussins, plaids, tentures. On ne touche pas la peinture habituellement, mais ici on se laisse envelopper par celles de Xénia au sens propre autant que figuré.

Gwendoline Perrigueux joue elle aussi avec les codes de l’objet touchant et touchable. Un monochrome jaune, accroché dans une salle d’exposition type White Cube, s’autorise à devenir un objet usuel, d’assise, d’appui, pour le temps d’une pause que l’on se donne ordinairement pour regarder les œuvres.

Carole Louis réalise des performances, des mises en scène où elle interagit avec ses objets (céramiques, sculptures, textiles…), et interroge un statut, celui de l’humain parfois esclave de son quotidien et de ses attributs.

Lola Meotti, avril 2020


Exposition visible dans la vitrine du Taylor Bistrot 11 rue Alexander Taylor


Un grand merci à Pierre pour son accueil au Taylor Bristrot dont nous avons hâte de pouvoir à nouveau franchir les portes !