Le travail de Patricia Swidzinski suscite des questionnements sur l’Histoire et la mémoire. Dans ses oeuvres précédentes, Espaces de mémoire, elle a expérimenté une technique personnelle sur la cristallisation. Empruntant des photographies déjà existantes, elle les retravaille en surface, substitue leur support traditionnel pour ne conserver que les traits de l’image première. Structurée dans l’espace, la photographie devient sculpture photographique : image relief et image inframince. La transformation effectuée sur ces images permet leur réinscription dans l’existence.
« C’est un processus de mémoire et de disparition, un travail du lieu et des visages, entre présence et absence, fragilité et résistance, singularité et universalité. »
Pour cette exposition, Patricia Swidzinski propose une réflexion sur l’Étranger. Elle s’est intéressée à Gurs, village béarnais connu pour son camp de concentration. Partant de l’histoire de ce camp, l’artiste découvre Lisa Fittko, émigrée politique allemande en exil, restée dans l’ombre, méconnue, rarement citée, malgré la filière d’évasion qu’elle a créée et le soutien apporté au réseau Varian Fry.

Sur les traces de cet événement, les notions de Topologie, Ombres et Frontière sont développées. En 2007, afin d’en collecter la matière, Patricia Swidzinski, avec la complicité de cinq autres femmes, parcourt le chemin des exilés et passe la frontière espagnole.
« L’expérimentation du territoire active l’imagination, ce passage d’un lieu à un autre met en mouvement la mémoire collective. »
Patricia Swidzinski

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