Né en 1937 à Port-au-Prince, Haïti.

Après un séjour de trois années à New York où il se familiarise notamment avec l’expressionnisme abstrait qui influence ses premières peintures à la gestualité affirmée, Télémaque s’installe à Paris en 1961. Il se rapproche du groupe surréaliste. Sur la toile, il orchestre la rencontre d’objets empruntés à la société de consommation et à la culture populaire, provoquant de réjouissants courts-circuits visuels. Bientôt adepte de la « ligne claire », l'artiste livre des peintures à forte teneur autobiographique. Elles se construisent comme des métaphores visuelles à la portée critique certaine, entre contre-culture et anticolonialisme, tout en explorant les relations complexes entre image et langage. De 1968 à 1970, il cesse pourtant de peindre pour réaliser d’intrigants assemblages d’objets où la canne blanche, emblème de la cécité, joue un grand rôle. Lorsqu’il revient à la peinture, il se confronte pour la première fois au collage dont il renouvelle profondément les modalités. Durant les années 1990, Télémaque entreprend aussi un ensemble de dessins au fusain, dont les formes sombres et la découpe élaborée dialoguent avec une importante production de reliefs en bois de récupération recouvert de marc de café. Les années 2000 sont celles d’un nouveau regard porté sur le monde, à la suite d’un retour aux sources africaines. Des allusions fréquentes à la négritude et des commentaires plus précis sur l’actualité politique française se font alors jour. Au milieu de la décennie, il fait un retour inattendu et fécond à une nouvelle et saisissante forme de picturalité.
Nombre de ses œuvres sont déjà dans les musées, parmi lesquelles : Conquérir au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Pèlerinage aux ressemblances, Touareg ? et l’ensemble d’objets Le Large, au Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq, ansi que Le Jour se lève au Moderna Museet à Stockholm.