Née en 1994 à Paris, Nathalie Bekhouche vit et travaille aujourd’hui à Nantes, dans l’un des ateliers de l’association MilleFeuilles, dont elle est membre du conseil collégial. DNSEP à l’École européenne supérieure de l’image en 2017 à Poitiers.
Ma démarche artistique interroge principalement la notion de tissage. Celle-ci est à la fois une pratique plastique et technique et une pratique conceptuelle où le tissage devient un mode de penser, concevoir et questionner des notions plus globales telles que le langage, la mythologie, le récit ou la transmission.
Mon travail de recherche autour de l’identité de Jacques Anquetil condense ces deux aspects : comment raconter l’histoire de Jacques Anquetil, un tisserand méconnu, dont l’existence est effacée par celle d’un homonyme, célèbre cycliste ? Ce work in progress tente donc de mettre en avant le travail et la vie du tisserand, tout en tissant systématiquement des liens avec l’univers du cyclisme. Il s’agit ainsi d’interroger le potentiel universel des objets, des outils mais aussi des philosophies et mythes qui leur sont associés.
Mon projet pour la résidence de création au Bel Ordinaire s’inscrit dans la continuité de ces recherches : la fabrication d'un métier à tisser à partir des morceaux d’un vélo Jacques Anquetil. Cette sculpture mobile associera l’univers de l’un à celui de l’autre, dans l’espoir d’entremêler les deux Jacques Anquetil, autant techniquement que symboliquement.
Tissage Anquetil n°1 est un morceau de textile réalisé sur le métier à tisser Quand on s'appelle Anquetil, reste plus qu'à faire du vélo. Cette sculpture, conçue et fabriquée lors d'une résidence de quatre semaines au Bel Ordinaire, tente d'associer l'univers du cyclisme à celui des textiles à travers l'histoire confuse de deux homonymes : Jacques Anquetil. Ainsi, le premier morceau de tissu, tissé au Bel Ordinaire, peut être interprété comme un simple morceau de textile rendant compte du temps de résidence, ou comme une sorte de chemin sinueux qui serpente dans la montagne, comme un artefact inspiré du territoire. À travers ces deux perceptions possibles, le Tissage Anquetil n°1 entremêle le cyclisme à l'artisanat textile par leur capacité à représenter à la fois le temps et l'espace : le mouvement et le paysage.