Née en 1972 à Mâcon, France. Vit à Arles et travaille aux Éditions Actes Sud, France.
Représentée depuis 2005 par la Galerie Le Réverbère à Lyon, France.
Les enfants adorent se raconter des histoires. Géraldine Lay n'a pas perdu cette habitude. Elle photographie les gens dans la rue, à leur insu, comme s'ils jouaient un rôle sur un plateau de cinéma. Ses clichés donnent l'impression d'être les séquences d'un film fantastique interprété par des personnages esseulés, perdus dans leurs pensées. Les scènes qu'elle donne à voir emballent l'imagination. Elle en aime les décors, les immeubles de briques, la qualité de la lumière qui, sous son objectif, dramatise les situations les plus anodines en suggérant un drame, une intrigue, une fiction. Son univers évoque celui de Gregory Crewdson, célèbre pour ses mises en scène oniriques d'américains de la classe moyenne, seuls, désenchantés, absents à eux-mêmes, dans la veine d'un Edward Hopper. Certains de ses personnages semblent également s'être échappés des toiles du peintre américain. Autant Crewdson dispose de moyens hollywoodiens (éclairagistes, reconstitution de décors, scripts, acteurs...) pour composer sa photographie dite de « fiction ». Autant Géraldine Lay, elle, ne dispose que de son appareil et d'une bonne paire de chaussures. Sa méthode ? Débrouille et patience. Au fil des années, la photographe a acquis un coup d’œil exceptionnel pour capter à la volée des photos aux compositions millimétrées.
Pour nous parler de la série Un mince vernis de réalité, dont la photographie présente dans l'artothèque fait partie, elle choisit de nous citer un extrait de La transparence des choses de Vladimir Nabokov. « […] Lorsque nous nous concentrons sur un objet matériel, où qu’il se trouve, le seul fait d’y prêter attention peut nous amener à nous enfoncer involontairement dans son histoire. Les néophytes doivent apprendre à glisser au ras de la matière s’ils veulent qu’elle reste au niveau précis du moment. Transparence des choses, à travers lesquelles brille le passé ! […].» En 2003, elle s’associe à trois photographes, Céline Clanet, François Deladerrière, Geoffroy Mathieu et réalise plusieurs expositions sous l’intitulé Un mince vernis de réalité qui deviendra un coffret édité en avril 2005 aux éditions Filigranes.