Née au Havre en 1959.
Représenté par la RCM galerie, à Paris.
François Trocquet s’intéresse à des villes détruites par les crises économiques ou par les guerres. En 2017, c’est grâce à une résidence au Havre qu’il part à Détroit, fasciné par l’histoire économique de la ville. Il tente alors de tisser un lien entre Détroit et sa ville d’origine, Le Havre. Il poursuit ses recherches lors d’une résidence à Grand-Quevilly la même année, où il réalise une exposition de sortie.
Ses grands dessins au stylo bille noir montrent des paysages déserts où se dressent, dans des ciels vides, des arbres, des maisons en bois, des immeubles en béton, des caravanes. Les lieux semblent abandonnés, à la limite de la ruine, tels des décors d’un film depuis longtemps terminé. Dans l’ensemble de ces dessins il y a une forme qui s’insinue, fidèle, obsédante, un cercle blanc, parfois muni d’une pupille : un œil qui observe l’espace et qui nous observe. Précis et descriptif comme une image documentaire, le dessin travaille aussi bien sur la lumière que sur le vide du papier. L’artiste s’attache à la présentation de ses dessins en ensembles modulables - en bandeaux ou en panneaux - qui contribuent à renforcer l’aspect cinématographique des séries. Souvent horizontaux, ses formats sont comme la pellicule d’un film qui aurait été coupée pour n’en extraire qu’une image : des édifices, des lieux, des structures. Et pourtant parfois, livrés verticalement, les paysages se dressent, s’imposent, et marquent une pause, un arrêt, dans le long road trip visuel qui défilait peu avant sous notre regard. François Trocquet est un artisan du souvenir, un collectionneur d’images, et un archiviste de la fugacité des moments.
Site internet : http://francois-trocquet.com/