Né en 1966 à Sainte-Eulalie-d’Ans, Dordogne.
Vit et travaille à Bordeaux, où il enseigne à l’École supérieure des Beaux-Arts.

Il travaille au musée Goupil (1990-2006) sur l’édition d’art et la culture de l’image au XIXe siècle. Lauréat de bourses de recherche au Metropolitan Museum of Art (New York, 2004) et au Clark Art Institute (Williamstown, 2002), il organise une quinzaine d’expositions en supervisant leur catalogue et publié de nombreux articles sur la diffusion de masse des images depuis l’invention de la photographie.
En 2004, j’ai repris une pratique artistique personnelle, interrompue peu après mes études à l’ENSP d’Arles (1986-89). Je ne travaille pas un sujet spécifique, mais plutôt une manière particulière d’être au monde. Mes photographies sont toujours faites dans l’espace public, d’une façon frontale et descriptive, sans m’attacher à un sujet en particulier, réactualisant les différents genres de l’histoire de la photographie. J’ai ainsi accumulé une collection de plusieurs milliers d’images, qui continue à s’accroître et constitue le matériau de mes réalisations. Pour autant, chacune reste autonome. Toutes portent la date de leur prise de vue, indication permettant de les ancrer dans une expérience réelle, partageable par tous. Ce rapport à la temporalité est au centre du travail. Je me situe à la croisée de deux traditions : l’une issue de l’histoire de la photographie, dans toute sa diversité et sa complexité, l’autre provenant de l’art conceptuel des années 1960-70. Mon travail apparaît tant sous forme d’expositions que d’éditions imprimées ou électroniques.
Les cinq photographies dans la collection de l’artothèque du Bel Ordinaire ont toutes été réalisées au téléphone portable, devenu mon outil principal depuis plusieurs années. Elles ont été publiées sur mon compte Instagram, au printemps 2020, lors du premier confinement lié à la crise sanitaire du Covid-19. Ce flux Instagram fait intégralement partie de mon travail. Il s’intitule Delay included (« Retard inclus »), citation complète d’une note que Marcel Duchamp envoya par la poste à Joseph Cornell le 19 avril 1943. Aucune photographie n’est faite le jour même, prenant à contre pied la communication instantanée, utilisation première d’Instagram et des réseaux sociaux. Chaque nouvelle image répond à la précédente, dans un enchaînement plus ou moins évident, à la façon d’un jeu de dominos ou de « marabout, bout-de-ficelle » construit au jour-le-jour. Chacune est titrée avec une grande attention, localisée et datée. Un récit parallèle se forme avec retard, tout en étant conditionné par la situation présente, entremêlant plusieurs couches temporelles.