Né en 1977, vit et travaille à Bordeaux et à Pau. Diplômé de l’École des Beaux Arts de Quimper et de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.
Depuis 2011 et l’œuvre Les circonstances dans laquelle Pierre Labat a intégré une carafe d’eau, objet qu’il qualifie de ni pauvre ni riche, il y a l’apparition dans ses productions d’objets qu’il ne fabrique pas. Il les trouve sans les chercher, ou les achète parfois, en se disant que s’il les trouve autour de lui, les gens pourraient les trouver autour d’eux, et cela peut leur parler. Avec cette œuvre, Les circonstances – une étagère vrillée supportant cette carafe d’eau – il s’est rendu compte très récemment qu’une forme d’axe s’était dessinée dans son travail : C’est la rencontre d’un objet géométrique et abstrait avec un objet du quotidien, ou d’un objet qui serait plutôt de l’ordre de la vie si l’objet géométrique est de l’ordre des pensées. Cette rencontre se retrouve dans quasiment toutes les pièces exposées au BO, avec les règles en aluminium, ces droites qui supportent des objets, et les impressions sur papier millimétré, une grille orangée qui offre un espace abstrait et normé à un objet qui s’y déploie, objet dans l’idée du vivant, de l’humain et du quotidien. Pierre Labat dit souvent à ses élèves : vos travaux, un sur deux finira chez quelqu’un et de considérer que la finalité d’une œuvre d’art est de trouver sa place dans la vie quotidienne. Il aime voir son travail chez les gens, rejoindre toute une collection d’objets, et signifier ainsi que la personne a trouvé dans ce travail une connexion avec ses objets personnels, sa vie, son chez-soi. Cette question du domestique, c’est à dire l’endroit où l’on se sent bien, est très présente dans Selon toute vraisemblance, parce que l’on y trouve ce genre d’œuvres qui sont faites pour aller chez soi ; il y a du faux bois, des photographies de lieux, de vrais objets du quotidien. Pour Pierre Labat, ce que l’on cherche souvent dans une œuvre d’art, c’est à la fois une proximité et une étrangeté qui nous dérange, on cherche l’incompréhension mais aussi quelque chose auquel se rattacher. Pour être plus proche du visiteur, il fait œuvre avec les matériaux et objets de l’endroit où il se trouve et parle d’hygiène de vie artistique. Il dit que ce rapport au domestique, qui est également très présent dans le travail de Jean-Marie, nous lie dans cette exposition que nous concevons tous les trois comme le substitut d’un lieu habité. Il aimerait que le visiteur la voit comme un lieu qui se situe entre espace habité et atelier.
Dans l’exposition Selon toute vraisemblance, les artistes Jean-Marie Blanchet, David Coste et Pierre Labat ont créé respectivement trois affiches qu’ils ont mis à disposition du public. Richard & Tony est le tiré à part de Pierre Labat avec un détail rajouté en sérigraphie, dans l'atelier du Bel Ordinaire