Née en 1990, Valencia, Venezuela, Charlotte Bracho vit et travaille à Lyon.
Artiste et designer, diplômée en design et beaux-arts de l’Université Concordia à Montréal, Canada et de l’Université Polytechnique de Valencia, Espagne, et également spécialisée en nouvelles technologies et procédés innovants en textiles.
Le développement de la pratique artistique de Charlotte Bracho est basé sur l’usage de procédés répétitifs de lignes, de lumières, de plis et de motifs. Elle prend forme à la fois dans des productions d’art vidéo, de dessins, de structures textiles ou d’installations.
Fascinée par les changements d’état et la magie de la métamorphose, Charlotte Bracho développe son expression créative autour d’une observation intense des phénomènes qui semblent ordinaires, et communs, mais qui sont à la base de tels changements. Très attirée par l’infime, sa pensée plastique naît des silences et des micro-perceptions.
Elle développe notamment un travail autour du thème de l’infini, en prenant pour fil conducteur la dissolution du bleu céleste et l’exploration de la couleur atmosphérique comme chemin vers cet infini. S’inspirant de la technique picturale de la perspective aérienne, c'est-à-dire d’une représentation de la profondeur de l’espace à travers un dégradé de bleus. Ce que nous regardons se dilue dans l’air, se fond avec l’atmosphère, jusqu’à « disparaître » à l’horizon avec le bleu du ciel.
Souhaitant ainsi révéler les subtiles contradictions, les alternances fragiles, d’une infinité spatiale et temporelle de l’atmosphère: du passage du jour à la nuit, de l’horizon au zénith, de l’horizontalité à la verticalité, et de la profondeur à l’épaisseur.
Plier l’infini est une photographie d’une des sculptures produites pendant sa résidence au Bel Ordinaire. Le volume de l’image est composé de lignes de papier de photographies du ciel bleu. Les lignes sont superposées, accumulées. La maquette est créée et pensée en relation avec les dégradés de bleus qui se produisent lors de l’observation du lointain, cette couleur des horizons, des chaînes de montagnes reculées. Les lignes se superposent en volume verticalement, telle une montagne bleue. Le volume est mis en scène dans un décor qui augmente le reflet horizontal et la verticalité des lignes, plongé dans une atmosphère générale de tonalités bleues.