Né le 4 Juillet 1985. Vit et travaille à Tourcoing. David De Beyter est un photographe français diplômé de l’atelier de Photographie de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles en 2008, et du Fresnoy, Studio national des arts contemporains à Tourcoing en 2010.

Son approche de la photographie est conceptuelle et documentaire. Il explore les frontières entre réalité et fiction, de par les sources et les techniques qu’il utilise, mais aussi par un brouillage des repères temporels. Son travail artistique repose principalement sur le concept de la pratique du paysage. A travers son projet Big Bangers et son dernier projet Relics of Technological Goddess, il développe des préoccupations plus anthropologiques, et ouvre à cette occasion son travail artistique à l’image filmée, mais aussi à l’installation et à la sculpture, affinant par là sa réflexion et ses propositions plastiques autour de la notion d’obsolescence.
Son travail est exposé dans des expositions collectives en France et à l’International. De 2015 à 2017 il met en place autour de son projet Big Bangers une co-production entre le Centre d’art Image/Imatge à Orthez, le Centre d’art le BBB à Toulouse et le Centre Photographique d’île de France, qui aboutit à une exposition personnelle dans chacun des lieux impliqués. Son travail a été sélectionné pour la prestigieuse exposition photographique FOAM Talent qui s’est tenu à Amsterdam, Paris en 2017 et New York, Londres et Francfort en 2018. Son dernier projet The Skeptics a été nominé pour le Prix Découverte des Rencontres d’Arles 2019.

Les tirages photographiques du portfolio PARANOID sont issues du projet du film Just a Good Crash que David De Beyter a réalisé en 2016. Ce film est issue du travail Big Bangers, projet au long cours (2014-2020) qui s’appuie sur une pratique amateur dérivée de l’auto-cross, le Big Bangers, pratique populaire de destruction de voitures que l’on retrouve dans le Nord de la France, en Belgique et au Royaume-Uni. L'artiste s’est intéressé à la beauté du geste et à la philosophie de la communauté qui réside dans la destruction de ces voitures du quotidien par des chocs violents, compressant moteurs et carrosseries. Une esthétique de la destruction où, dans le jargon amateur, l’épave qui résulte du choc est appelée une auto-sculpture : il y a création d’une forme, d’une variation infinie de formes, que la communauté prend un certain plaisir à voir émerger du chaos. Nous sommes en 2016 dans les Flandres, les voitures détruites sont américaines et datent des années 70-80. L’idée de l’obsolescence est frappante et le cycle de destruction, de digestion presque, a quelque chose d’hypnotique. Sur ces lieux, on se trouve immergé dans une musicalité chaotique provenant des bruits de moteurs, du grincement des pneus, des chocs entre les voitures, des coups de marteaux ou encore des cris d’enfants. Le grain du film, issu de la pellicule 16mm permet de renforcer l’ambiguïté temporelle.