Née à Bamako en 1996, Anna Safiatou Touré est une artiste pluridisciplinaire franco-malienne qui vit et travaille à Bruxelles. Elle a suivi une formation aux Beaux-Arts de Nantes où elle a obtenu une licence en 2018, puis, en 2022, un master à l’Ensav La Cambre en section photographie.
Elle quitte le Mali pour la France à un âge où elle ne pouvait pas en garder de souvenirs vivaces. Cette histoire intime est le point central de son travail. Apprendre et comprendre de sa double culture c’est aussi se questionner plus largement sur les relations entre colonisés et colonisateurs d’hier et d’aujourd’hui, et l’exotisme qu’évoque encore l’Afrique noire dans notre imaginaire collectif. À travers différents médiums, elle crée du lien entre les parcours de jeunes déracinés et les lieux qui les entourent. La traversée de ce melting-pot personnel, historique et culturel lui permet également de combler des espaces vides ou sans réponse. Il y a toujours, dans ses propositions, un lien direct avec l’absence ou l’information manquante.
Anna Safiatou Touré aime conceptualiser cette absence, écrire des narrations, construire de nouvelles preuves pour expliquer et faire entendre des parties invisibilisées de notre histoire. Cette recherche fait écho pour elle à une certaine poésie du vide. Le monde ne pourrait-il pas être raconté à l’envers, comme un pochoir, du côté du contour ?
Série Herbier du département congolais des Serres Royales de Laeken, 8 tirages uniques :
L’herbier est une reconstitution fictive d’un herbier pouvant être celui des serres congolaises de Laeken (Belgique). C’est une réaction directe à l’inaccessibilité des serres de Laeken à l’année, le confinement, le non-recensement des plantes, l’histoire coloniale du bâtiment et l’intérêt d’Anna Safiatou Touré pour la plante comme un élément politique et vivant qui véhicule des histoires.