Vit et travaille à Pau. Il est designer graphique, enseignant et musicien.
Depuis 2013, Jean-Marc Saint-Paul participe au projet de la Maison des éditions, au sein duquel il anime des commissariats d’exposition et interroge la pratique du design graphique au contact d’autres designers et de plasticiens, autour de la question de l’édition au sens large.
La série Prestige de l’uniforme, à laquelle appartient cette affiche, a été entamée en 2018. Elle est l’un des espaces récréatifs dans lesquels il explore, pour le pire et pour le meilleur, des terrains non liés à la commande.
Cette série appartient, à l’évidence, au genre de la poésie visuelle qui depuis les années cinquante associe art graphique et poésie. Mais en réalité, le fait que le texte et l’image aient tant à se dire vient de plus loin. Il date des débuts de l’écriture, lorsque les signes nommaient et représentaient à la fois. Avec ces planches, à la fois images, textes poétiques et arrangements langagiers, Jean Marc Saint Paul propose au lecteur une véritable «activité» de lecture. Ce sont bien des objets à voir et des objets de pensée que l’auteur partage avec ces images, mais leur lecture déjoue l’évidence et réclame du lecteur à la fois un goût pour les jeux de langue et une aptitude à les déjouer.
Pourtant en apparence la règle est austère : cinq lignes, un corps de caractère, un seul style. Simple et visible d’un seul coup, chaque unité s’accommode d’une extrême concision et d’une certaine austérité. Pourtant le rire est toujours présent, il a souvent le dernier mot et vient tempérer la gravité ou l’âpreté de certains propos. Cet ensemble réclame pour mieux être défini la portée du paradoxe tel que : ambitieux et léger, cultivé et populaire, intemporel et d’avant garde, acide et réparateur, libre dans la contrainte et surtout très drôle…
Monique Larrouture-Poueyto